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mprisonné pour avoir assassiné Mournir, le fils de son père adoptif, Tahar est en proie au désespoir. Assumant l’entière responsabilité de cet acte vengeur envers un frère ainé qui n’aura cessé de le jalouser et de l’humilier, le jeune orphelin n’a plus qu’à attendre une condamnation à mort certaine. L’intervention d’un mystérieux mendiant va cependant à nouveau venir bouleverser son destin et lui donner l’occasion de retrouver sa bien-aimée Nadia.
Après une première partie de diptyque des plus prometteuses, ce second volet conclut brillamment ce drame familial situé en Irak, sous le règne de Haroun-al-Rachid. Alors que le tome précédent invitait à suivre les pas d’un jeune voleur recueilli par un riche notable, celui-ci s’intéresse également aux sombres projets du vieil homme qui, dans l’ombre, s’amuse à modifier la destinée de chacun. Usant de nombreux flashbacks, Christian Simon et Fuat Erkol, dévoilent les origines d’une vengeance qui prend racine dans un lointain passé. Proposant une intrigue assez classique et des personnages très attachants, les auteurs de Lenny Valentino enchaînent les rebondissements avec une grande maîtrise. La narration retranscrit parfaitement l’ambiance orientale du récit et contribue à l’atmosphère des contes des mille et une nuits qui se dégage de cette tragédie orientale.
Le dessin de l’artiste brésilienne Ana Luiza Koelher (qui signe ici sa première bande dessinée), superbement mis en valeur par la colorisation de Guy Raives, n’est sans doute pas étranger à cette immersion réussie dans le Moyen-Orient d’antan. L’architecture et la minutie des scènes intérieures, combinées à cette mise en couleur directe aux tons chauds, constituent l’un des attraits de cet ouvrage. À l’instar de Djinn, la superbe série de Mirallès et Dufaux, le dépaysement est total et l’ambiance des pays arabes est parfaitement retransmise.
Un voyage plein de charme, proposé par les Editions Daniel Maghen.
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