Kamichu ! 1. volume 1

U n matin, Yurie se réveille en sentant que quelque chose a changé en elle. Toute collégienne qu’elle soit, elle est désormais une déesse. De quoi ? Elle l’ignore. Mais ses amies, Matsuri et Mitsue, entendent bien l’aider à le découvrir tout en lui permettant d’officier dans sa nouvelle fonction. Un coup de publicité et Yurie est vite dépassée par les nombreuses demandes des habitants de sa ville. Pour y voir plus clair, il lui faudrait l’aide d’une autre divinité. Malheureusement, Yashima, le pensionnaire du sanctuaire où officie la sœur de Matsuri, a disparu et la jeune fille doit aller dans le monde divin pour le retrouver. Une fois la main mise sur le dieu en goguette, Yurie doit affronter l’arrivée inopinée du déprimant démon de la pauvreté. Voilà qui lui vaut un surcroît de travail et guère de temps libre pour approcher le lunaire Ninomiya du club de calligraphie...

Une héroïne timide soudainement pourvue de pouvoirs dont elle ne sait rien, un duo de copines toujours à se chamailler, un beau garçon distrait, quelques créatures issues du folklore japonais visibles pour les seuls initiés, une ville provinciale plutôt tranquille… Les ingrédients de Kamichu ! se révèlent plutôt classiques. Ce premier tome de présentation rappelle d’ailleurs dans une certaine mesure l’univers d’Hayao Miyazaki en raison de l’omniprésence des yokais dans une réalité qui se teinte d’onirisme, mais aussi celui des « magical girls », Yurie devant activer sa magie à l’aide d’une formule qui transforme légèrement son apparence quand elle agit. Pourtant, loin de blaser le lecteur, le petit microcosme mis en place par Naruko Hanaharu le captive grâce à une bonne dose de fraîcheur et d’humour léger, ainsi qu’à quelques protagonistes bien campés. Car, si le personnage principal, naïf et emprunté jusqu’au bout des ongles, est aussi mièvre que mignon, Matsuri, Mitsue – qui fait l’objet d’un gag récurrent de possession par le dieu Yashima - et Ninomya valent le détour, en raison de leurs caractères marqués et très différents. Bien rythmé, ce premier volet ne connaît aucun temps mort, les aventures quotidiennes et fantastiques s’enchaînant les unes après les autres, toujours amusantes, même si elles sont rarement vraiment surprenantes quant à leur dénouement. Graphiquement, le trait lisse et appliqué de Naruko Hanaharu joue beaucoup sur la note « kawaï », les bouilles rondes des protagonistes s’y prêtant bien, de même que les mille et une petites créatures qui fleurissent ça et là.

Frais et gentillet, mais loin d'être impérissable, cet album laisse le souvenir d'une agréable pause détente. Suffisant pour se changer les idées.