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ne sorte de gros Barbapapa rose répondant au doux nom de Yéti et faisant des « Gnu » pour se faire comprendre bénéficie d’emblée d’un important capital sympathie. Pourtant, quand l’imposant personnage franchit les portes d’une ville lointaine pour fuir sa contrée natale envahie par les déchets, il n’est pas franchement le bienvenu. Un travail minable d’agent d’entretien dans le sous-sol d’une boîte de télémarketing, un minuscule appartement dans lequel il se sent seul, Yéti s’attendait forcément à mieux. Son rayon de soleil, c’est sa voisine, Caterina, immigrée italienne, dont il devient immédiatement raide dingue. Mais sa maladresse envers la gent féminine risque de lui poser quelques soucis pour conquérir la belle.
Co-édité par Amnesty International, Terre d’Accueil se veut un ouvrage dénonçant l’insertion difficile des étrangers en France. Pour son premier album, Alessandro Tota dépeint une société individualiste, peu à même d’accepter les différences. Malgré une évidente poésie et une histoire plutôt agréable, le récit n’échappe pas aux clichés : le SDF traqué par les policiers, le nouvel arrivant dans l’entreprise relégué aux tâches les plus ingrates ou le triangle amoureux ultra-classique.
Les bonnes intentions sont là, les personnages aussi, assez crédibles dans leur rôle respectif, mais la sauce a du mal à prendre. Il faudra néanmoins retenir le nom de l’auteur dont le dessin, très sensible, aura sans doute l’occasion de servir des scénarii un peu plus consistants.
Nous avons une sorte de Barbapapa rose bonbon qui essaye d'intégrer un pays comme la France. Il s'installe dans la capitale et va tomber amoureux d'une femme. Cela ne sera pas facile dans son travail ainsi que dans la rue où le racisme est ambiant.
La trouvaille de l'auteur est de voir se confronter un personnage difforme qui pourrait sortir d'un dessin animée avec de vrais gens ordinaires. L'accent est tout de suite mis sur la différence qui va être le vecteur de toutes les haines et les rancoeurs. Le portrait de cette société est souvent malheureusement juste.
J'ai trouvé la fin un peu triste même si elle ne l'est pas forcément dans l'esprit de l'auteur. Une oeuvre sur l'insertion difficile des étrangers n'est pas aussi commune. A découvrir si l'on souhaite approfondir le sujet.