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uelque part au cœur de la nuit, deux femmes s’affrontent au sujet d’un homme, Cassio. Plus tard, à Rome, cet homme succombe à quatre coups de poignard. De nos jours, entre la Ville Éternelle et Ephèse, Ornella Grazzi tente de percer le mystère de cet assassinat et de mettre à jour l’identité des tueurs. Livion, ami de jeunesse de la victime, et le fortuné Honorius démasqués, la jolie archéologue piétine. L’aide inattendue de la gouvernante de l’inquiétant Tanhaüser la conduit sur les traces de Cassio à Alexandrie, en 139. Ce dernier y cherche quelqu’un qui saura lui expliquer l’étrange pouvoir lui permettant de pénétrer dans un corps pour le guérir ou le faire souffrir. Au cours de son voyage, il croise de nouveau la route de Livion et Honorius venus à un mystérieux rendez-vous avec un certain Marcion, et de la belle Antinoé, qui pourrait bien être sa troisième meurtrière.
La fin du Second coup avait laissé le lecteur un peu désabusé, la trame tournant autour d’une main féminine pour s’achever sur la révélation d’un assassin et non d’une criminelle. Dans ce nouveau volet, nulle déception puisque le nom de celle qui a frappé le héros est enfin dévoilé. Dommage cependant que les premières pages ne laissent guère de doute quant à son identité. Restent alors les autres composantes, savamment et progressivement mises en place par Stéphane Desberg (Black op, Empire USA, I.R.$, Les Immortels, Le Scorpion, etc.) qui, jusque là, n’avait montré que les raisons purement personnelles des différents protagonistes d’en vouloir à Cassio, ainsi que les tribulations de son archéologue de choc.
Cette fois-ci, suivant un rythme bien marqué alternant passé et présent, le scénariste exploite un peu plus profondément les pouvoirs de son personnage principal, qui semblent effrayer même les plus sages. Il met aussi en lumière une conspiration qui renoue avec un de ses chevaux de bataille : l’étroite relation entre menées sociopolitiques et religion. En effet, le nouveau venu de l’histoire, Marcion, entend, grâce au soutien de ses compagnons très intéressés et à un livre, imposer une croyance unique pour mieux contrôler le peuple. Cela rappelle forcément Le Scorpion ou d’autres titres voguant sur la même vague de la conjuration politico-religieuse. Pourtant, si l’idée est déjà vue et revue, le récit n’en pâtit nullement, car l’auteur parvient à y intégrer parfaitement ce nouvel élément lui conférant encore un peu plus d’épaisseur. En revanche, les passages se situant à notre époque s’avèrent plus poussifs, certaines situations manquant même de crédibilité. Ornella se transforme sans coup férir en une sorte d’espionne formée aux acrobaties les plus périlleuses pour s’échapper d’une salle dont les encadrements de portes sont bardés de détecteurs. Difficile également de prêter foi à la crédulité de Tanhäuser face aux explications de sa gouvernante.
Au dessin, Henri Reculé (Castel Amer, Le crépuscule des anges, Les Immortels, Le Dernier livre de la jungle) restitue du mieux possible les parages antiques où évoluent les protagonistes, ainsi que la Rome contemporaine. Mais ni les terrasses des demeures alexandrines ni leurs chambres sombres ne possèdent la majesté des lieux visités dans les tomes précédents. La sobriété des décors se détache sur les gros plans tandis que les vues d’ensemble s’avèrent très peu nombreuses. Par ailleurs, comme dans les autres volets, les va-et-vient entre IIe et XXIe siècle ne sont pas suffisamment marqués graphiquement, ce qui peut entraîner une légère confusion. Enfin, la majeure partie de l’album se déroulant de nuit, la mise en couleurs de Bertrand Denoulet joue sur les nuances des cieux nocturnes, des éclairages à la lampe à huile, et des crépuscules. Une atmosphère propice au complot et aux mystères qui parsèment le récit !
Malgré quelques défauts et un air de déjà-vu d'un élément du scénario, La troisième plaie se révèle aussi captivante que les deux premiers albums. Alors pourquoi se refuser le plaisir d'une lecture divertissante et bien menée ? Et puis, il reste encore un assassin à découvrir !
>>> Lire la chronique du tome 1
>>> Lire la chronique du tome 2
Je me suis accroché jusqu'au 3e tome, que je n'ai pas pu finir. Le dessin ultra basique est toujours aussi peu attrayant, et l'intrigue peine à enthousiasmer. Quant au personnage principal, Cassio, c'est le héros de BD le plus fade qu'il m'ait été donné de rencontrer depuis des lustres!
J'arrête les frais après ce 3e tome...
Je trouve ce tome moins abouti que le deuxième.
L'histoire est plus confuse et malheureusement l'identité de troisième assassin est quasi-révélée dans les premières pages.
Les dessins restent bons sans exceller.
Un bon moment de BD.
6/10.
Toujours aussi splendide cette série.
L'histoire avance de mieux en mieux, l'altérnance entre présent et passé est très bien maitrisé ainsi que le dessin.
Hate de connaitre l'identité du dernier assassin.