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fghanistan, 1984. Didier Lefèvre, photographe, accompagne une mission de Médecins Sans Frontières partie aider les populations pacifiques ou résistantes contre l'invasion soviétique. Après le départ raconté au premier tome, nous vivons dans ce second l'arrivée et les 3 mois passés dans un "hôpital" de campagne.
Si le courage, la souffrance et l'abnégation étaient palpables, "le Photographe" en aurait fait ses Héros. Il est difficile d'exprimer à quel point on est ému par cette histoire. Une histoire vécue et qui touche le réel au point de le montrer tel qu'il a été, dans toute la crudité des photographies du malheur.
"Le Photographe" est plus qu'un reportage photographique, c'est le récit d'un moment de vie. C'est la confrontation entre le témoignage des choses vues et fixées sur la pellicule, et l'émotion de l'individu perdu dans un univers où finalement il n'a que faire et qui sait qu'il vit là une expérience inoubliable.
La sensibilité du dessin d'Emmanuel Guibert est un formidable vecteur pour cette narration intime entrecoupée des nombreux clichés qui rappellent l'aspect destructeur de la guerre. Même si l'on sait que la photographie est elle aussi une composition, les choix du dessinateur pour porter la réalité au sein de l'esthétisme graphique fonctionnent parfaitement. On ne regarde pas l'image, on la ressent. On ne lit pas le récit, on le vit. On le vit confortablement, en toute sécurité, mais on en sort néanmoins bouleversé.
"Le Photographe" n'est pas un héros. C'est un homme avec ses doutes, ses douleurs et ses sentiments. C'est aussi le témoin du courage que nous abordons à distance grâce à la délicate intelligence et au formidable talent de Guibert. Un grand et beau livre qui n'est pas que d'images.
Alors que le premier album nous parlait du long voyage de Peshawar jusqu'à l'hôpital de fortune de MSF, celui-ci se concentre véritablement sur l'action de ces "hussards de la médecine", de ces témoins du sacerdoce.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que Didier, le photographe, attend la fin avec soulagement. Il en a soupé de tout cela. Il veut retrouver la France, un minimum de confort et de normalité. Il ne se doute pas encore que ce voyage l'a définitivement changé...
La suite est toute aussi passionante. Une série vraiment unique entre le pur documentaire et l'objet d'art (ce mélange de photos et de bande-dessinée est vraiment très fort).
Dexuième tome dans la lignée du premier : excellent. Il est tout de même un peu moins dense et moins prenant que le tome 1, mais c'est pour pinailler. Ca n'en reste pas moins de la très, très bonne BD à mon goût.
Merci photographe, Niépce/Daguerre peut être fier de son invention.
Merci de nous montrer l’envers du décor entretenu par ces médias qui monopolisent les images de guerre. Merci d’essayer de lever le voile, au sens propre comme au figuré, sur la (sur)vie d’une partie de la population Afghane en période guerre. Merci d’avoir mis cette réalité en image et d’essayer de partager cela avec le reste du monde via cette BD formidable.
Un récit émouvant, choquant, des fois même amusant, mais surtout honnête. Manda na baashi Ahmadjan et produis nous vite ce troisième tome !
Encore plus "poignant" que le 1er tome : la vie de cette équipe de médecins sans frontière qui essai avec des "bouts de ficelle" mais un haut degré de professionnalisme de réparer les dégâts de la guerre en Afganistan ou du quotidien
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