Q
uand le père de Bobby vient chercher son fils à sa sortie de taule, ce n’est pas uniquement pour combler un manque affectif. Ce qui l’intéresse avant tout, c'est de mettre la main sur une pierre précieuse que son rejeton a planquée, avant de se faire tirer dessus et arrêter. Deux balles qui ont sacrément ébranlé sa mémoire. Pas sûr pourtant que « de la coke dans la boîte à gants et une pute prénommée Mandy sur la banquette arrière » lui suffisent pour rassembler ses souvenirs.
Le scénario de Dennis Lehane, auteur entre autres de Shutter Island, est d’une redoutable efficacité : un nombre restreint de lieux et de personnages ainsi qu’une intrigue limpide. Bref, le parfait polar. Et à ce jeu, Loustal se régale : un format très cinématographique composé de grandes cases de dimensions équivalentes, pas plus de deux par page, et une ambiance digne des plus fameux romans noirs. Dommage cependant que le résultat soit plus proche du court-métrage que de l'œuvre-fleuve . L’ensemble se lit très (trop ?) vite, ce qui peut être considéré aussi comme un gage de qualité.
Un Dennis Lehane demeurera toujours une expérience à lire. Certaines plus exaltantes que d'autres. Coronado est une des nouvelles dans le recueil portant le même nom. On y trouve les termes chers à Lehane: la montée du suspense, les fausses pistes, les gens tordus...la fin qui twiste.
Pourtant ici, le gâteau ne lève qu'à moitié si on compare à d'autres de ses oeuvres qu'on pourrait qualifier de magistrale. Je pense entre autre à Shutter Island parue en bd depuis peu.
Vaut quand même le 30 minutes investi. Sans plus!