C
’est un monde en pleine déliquescence qu’Imiri Sakabashira propose dans Nekokappa. Cette vision cauchemardesque, savant mélange de Jerominus Bosch et Fritz Lang mâtiné à la sauce soja, dépeint une société décrépie, qui, à force d’avoir brûlé son passé, ne possède plus guère de futur. Monstres difformes et usines dégoulinantes sont le terrain de jeux d’un petit chat bipède qui erre ici et là, à la recherche de nourriture, à défaut d’un peu d’humanité. Sakabashira, auteur underground culte dans son pays, possède une vaste palette graphique. Il mélange le style japonais classique aux délires abstraits occidentaux pour construire, page après page, un univers étrange et désespéré. Les histoires sont malgré tout très structurées et, même si le lecteur francophone aura bien de la peine à cerner toutes subtilités sociales des propos, parfaitement lisibles.
Un manga underground à réserver aux amateurs du genre.
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