Les fléaux d'Enharma 1. Le Terreau des braves

D epuis mille ans, le royaume de l’Anspech échoue dans son entreprise d’élimination des Tarns, ce peuple gardant le tombeau d’une liche (http://fr.wikipedia.org/wiki/Liche_(monstre)) qui menace le continent Toldar. La dernière expédition semble la bonne. Malheureusement, l’armée, avec à sa tête le chevalier Arcelis, est réduite à peau de chagrin. Taramore, la cité aux quatre tours, capitale du royaume, se retrouve sans défense. La décision est prise d’évacuer la ville et de recruter des mercenaires pour tenter une nouvelle fois d’en finir avec le péril qui plane au-dessus de leur tête. Quatre aventuriers médiocres usurpent l’identité des Fléaux d’Enharma, assassins célèbrent et redoutés et se retrouvent enrôlés pour une quête aussi dangereuse qu'inaccessible

Retour à l’héroïc fantasy pour le duo Crety/Cordurié, après une escapade dans les étoiles (Acriborea), avec toujours cette volonté d’associer aventure et humour. Le mélange des genres est toujours délicat avec un équilibre précaire difficile à atteindre. A l’inverse de Salëm la noire, l’accent est mis ici sur l’aventure. Assez classique, elle présente les critères indispensables : magie, constitution d’une équipe, quête quasi désespérée, duel de sorcier (Gandalf et Saroumane ne sont pas bien loin), etc. Seul fait marquant, l’usurpation d’identité semble présager d’un affrontement intéressant entre les vrais et les faux fléaux. Mais cela ne sera pas pour tout de suite… C’est néanmoins assez mince pour susciter l’attention, sauf si l’on subit l’attrait d’une nouvelle série d’héroïc fantasy lorsqu’on est un passionné du genre, ou quand l’on souhaite faire preuve de fidélité vis-à-vis des auteurs. Si l’intrigue est bien menée, avec une mise en images dynamique et adaptée à l’ambiance, le solde est plutôt neutre en terme de plaisir de découverte d’un nouvel album. Il est bien souvent indispensable de faire le tri en période de surproduction et l’originalité est souvent le critère décisif. Malheureusement, Le Terreau des braves montre peu d’éléments propres à nous émoustiller.

Au crédit des auteurs : le courage de s’entourer de tronches à faire fuir n’importe quel amateur d’elfes magnifiques et autres princes mirobolants. Il n’est pas simple de faire passer des personnages si peu gracieux pour des héros auxquels le lecteur peut s’attacher. Et pourtant, la bande de fous furieux dont il est question arrive bien à aspirer nos âmes de lecteurs. Un quelconque sortilège est sans aucun doute à l’origine de cette entourloupe. Espérons que le tome suivant saura aiguiser les sens que ce premier album n’a pas réussi à titiller. C’est tout le mal que l’on peut souhaiter.