S
uède, soir de solstice d’été. Loin de son amie qui a choisi de rester en ville, Marcus s’ennuie ferme à l’écart du groupe avec lequel il avait choisi de passer la nuit près d’un lac. Peu importe s’il a bu, il décide de prendre la route et de rentrer au bercail. En chemin, il aperçoit, au bord de la route, une jeune femme qu’il propose de conduire jusqu’à Vadstena. Un moment d’inattention et ce sera l’accident, là où, des siècles plus tôt, des voyageurs avaient pris sur leur traineau une fille tout aussi étrange. Si, physiquement, il se remet du choc, Marcus semble profondément marqué par cette rencontre.
Les chemins de Vadstena accompagnent le glas retentissant pour la collection Hanté qui se proposait d’illustrer les légendes ayant fait la renommée de certains lieux. Celle de la Dame blanche, aperçue en divers endroits d’Europe, voire jusqu’aux chutes de Montmorency au Québec, n’étant pas attachée à un site particulier, Sylvain Rundberg décide donc de planter le décor de son histoire en Suède. Le lac Vättern et ses alentours constituent en effet un théâtre honorable pour y croiser la créature. Le choix ne désarçonne donc pas, celui qui consiste à ne pas centrer le récit sur un inventaire véritablement historique et abondamment documenté non plus. Lorsqu’il devient rapidement évident que le scénariste a décidé de faire de Marcus, et non du spectre, le personnage central, d’illustrer son glissement progressif pour finalement céder à son obsession, il est possible de penser à l’exercice de style se déroulant sur toile de fond horrifique. L’enfermement d’un personnage, l’isolement subi par celui qui s’accroche à des chimères, ont inspiré quelques scènes d’angoisse efficaces, particulièrement lorsque la dérive s’opère lentement, inexorablement.
Malheureusement, le sort de l’infortuné Marcus laisse bien indifférent et le frisson n’est pas au rendez-vous. Celui qui souhaitait en apprendre plus sur la célèbre apparition repartira bredouille tandis que l’autre, l’expert, se demandera s’il était tout à fait indispensable de relater un de ses exploits du XVIIè siècle en terre d'Östergötland, sans avoir l’assurance qu’il est authentique, mais sachant bien qu’il ne s’agit pas de sa première manifestation. Le tempo a le rythme du rouleau compresseur mais pas l’efficacité, malgré une construction méthodique. L'irrégularité du trait sert-elle une volonté de distordre la réalité alors que le réalisme de la déchéance du personnage central semblait avoir été retenu ? Question analogue posée en ce qui concerne le parti-pris en matière de couleurs qui, outre le fait gommer les particularités de la contrée qui accueille cette histoire, n'a pas l'impact nécessaire pour véritablement renforcer le sentiment d'angoisse. Le crédit accordé au scénariste au vu - et lu - de ses autres productions couplé à l’ambition de la collection thématique, qui aura fait long feu, invitaient à s'engouffrer sur Les chemins de Vadstena pour y trouver sa ration de tension. Las, faute de réelle surprise et surtout d'une ambiance graphique qui aurait sorti le récit d'une relative banalité, le parcours ne fait ni chaud, ni froid dans le dos.
Excellent album dans le domaine supernaturel.
Le mythe des Dames Blanches que vous embarquez pour un voyage sans retour ...
Superbes dessins, excellent scénario.
J'ai adoré. Vraiment.
Une adaptation de la Dame-Blanche en plein cœur de la Suède.
Un album qui s'attarde sur la fixation du personnage principal Marcus, qui a eu le malheur de croiser le chemin de cette mystérieuse femme. Le héros n'aura de cesse d'essayer de la retrouver voire de prouver son existence.
Une histoire bien construite.
Cette bd reste divertissante sur le thème du fantôme de l'auto-stoppeur mais n'apporte pas de réelles réponses à toutes nos interrogations. Nous avons en effet une quête du fantôme qui va virer à l'obsession. Pour autant, à la place de notre "victime", on aurait sans doute voulu tourner la page de ce mystère inexpliqué.
Le scénariste Sylvain Runberg a manifestement du talent. La mise en histoire ne souffre d'aucun reproches. On espérait simplement en savoir un peu plus. Or, on laisse au lecteur le soin d'imaginer la suite et de combler les trous.
Certes, cela reste une trame plutôt très classique. Le petit plus sera sans doute constitué par des personnages dont la psychologie sera plus vrai que nature. On ressent réellement les émotions du personnage principal notamment lorsqu'il est confronté à l'incrédulité de ses proches ou des Autorités à ce qu'il vient de vivre comme expérience.
Pour autant, le public a plutôt réagit négativement à cette bd. Ce n'est sans doute pas mérité. A vous de vous faire une idée sans prise de tête en vous plongeant dans une histoire fantastique qui laissera quelques petits frissons au dos.