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l’aube de la deuxième guerre mondiale, un étrange document ésotérique prétendument doté de grands pouvoirs attise les appétits autant des exégètes que des puissants. Nazis, haut clergé et spécialistes de la gnose sont sur la piste de la précieuse toison d’or...
La mode des récits historico-ésotériques, apparue il y a quelques années avec le Décalogue et le Triangle Secret continue de faire des émules. Renot s’attaque à une période mainte fois explorée. La quête d’artefacts anciens par le régime nazi a déjà fourni plusieurs œuvres remarquables, particulièrement au cinéma avec les Aventures d’Indiana Jones. Sans doute dans une volonté de se démarquer des thèmes traités dans des albums déjà existants, le scénariste a décidé d’élargir la base mystique de son récit en mêlant des éléments judéo-chrétiens à ceux de la mythologie grecque. Sa tentative pour lier le présumé évangile de Judas Iscariote aux aventures de Jason et ses Argonautes par l’intermédiaire d’une Médée immortelle et omnipotente dans le contexte de la montée du fascisme en Europe étonne plus qu’elle ne convainc. C’est dommage, car pris séparément, chaque élément de cette intrigue est raconté d’une façon agréable et très bien documentée. La conclusion à effets « érotico-pyrothechniques » démontre par elle-même l’atmosphère étrange qui règne dans cette BD.
Le trait d’Ersel ( Les pionniers du nouveau monde, Le gardien de la lance) s'avère assez inégal au fil des pages. Si les épisodes antiques sont très bien rendus, certains passages contemporains sont nettement plus relâchés et manquent singulièrement de précision. Le final, déjà évoqué plus haut, sensé clore le récit en apothéose, ne se résume qu’à quelques planches bien ternes sans saveur.
Annoncé comme un premier tome d’une nouvelle série, La toison d’or ressemble plutôt à un one-shot confus et bien difficile à finir. Si, par hasard, une suite voit le jour, les auteurs se devront de bien revoir leur copie s’ils veulent séduire les lecteurs.
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