N
ovembre 1958. En contrepartie d’un service rendu dans le passé, Peter Banning demande à Werner de se renseigner pour savoir si les services secrets allemands officiant durant la seconde guerre mondiale possédaient des informations sur le délit de Haute trahison dont a été accusé le père de Marianne. Deux semaines plus tard, Marianne, qui a découvert des photos attestant de séjours réguliers effectués par ses parents en terre germanique jusqu’en 1937, s’envole avec Peter à destination des Indes. Leur voyage a pour but de retrouver Shandra Singh et de récupérer le carnet de Simon Bell, que le Gurkha est sensé détenir.
L'intrigue se poursuit au rythme du quotidien, lentement. Peu d’action, aucune effervescence, mais un tempo subtil qui permet au lecteur de s'imprégner de la complicité qui s’établit entre les deux investigateurs et de partager les sensations diffuses qu'éprouve la jeune femme lorsqu'elle est confrontée à des situations surprenantes auxquelles elle cherche à donner un sens. La succession de phénomènes étranges aidant, les théories de Marianne concernant le destin et l’impact de la pensée sur le déroulement des évènements trouvent un écho de plus en plus favorable au sein de son entourage. Prédétermination ou véritable influence ? Signes du destin ou simples coïncidence ? Nul ne sait pour l'instant mais il semblerait bien qu'il y ait un facteur déterminé et déterminant dans la quête du carnet : l'écoulement du temps.
Le style ligne claire de Bruno Marchand contrebalance très efficacement l'effet de lenteur qui émane du découpage du scénario. Le foisonnement des détails, la précision des traits et la colorisation soignée agissent en contre poids au rythme de narration, donnent du corps aux planches, et rendent la lecture très plaisante.
Le voyage improbable n'a pas livré plus de révélation qu'il a introduit d'action, mais la proximité de la fin du cycle de cinq ans et sept mois qui ponctue la vie de Marianne et le titre alléchant du dernier opus de la série, Les voyageurs de l'autre monde, sont suffisamment intrigants pour donner l'envie d'accompagner l'héroïne durant les quelques pas qui lui restent à effectuer avant d'atteindre la lumière.
Chronique du tome 1 : La géométrie du hasard
Il faut avoir cette série ...
Et si on aime la ligne claire, là pas d'hésitation !
Série vraiment géniale où le 2ème tome tient les promesses du premier (pas de déception, cette fois, comme ça arrive parfois avec la 'suite'). Tout s'enchaîne à merveille et ... nous attire vers le 3ème tome qu'on attend déjà avec impatience.
Travail fantastique de Bruno Marchand. Pour moi, il montre ici sa maturité et devient un 'grand' dans la ligne claire.
Merci Monsieur Marchand pour le plaisir donné !
Ce deuxième volume est dans la lignée du premier, savoureux. On y retrouve avec un grand plaisir Marianne BELL acompagnée de Peter BANNING l'ami de son père Simon poursuivant opiniâtrement la recherche d'un carnet appartenant à ce dernier. Cette quête va les mener en Inde sur les traces de l'ancien soldat népalais Shandra SINGH. Les planches sont toujours aussi travaillées, agrémentées de dessins très détaillés aux couleurs lumineuses. Tout comme le volume 1, cet épisode met plus l'accent sur les relations profondes qui s'installent entre la jeune femme et son protecteur que sur des actes de bravoures absents de la narration. Ici nul recours à des "effets de style" pour animer l'action, le récit se suffit à lui même poétique et subtilement teinté d'humour. Un vrai moment de plaisir que ce voyage improbable !