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wémon et Konan sont acculés dans l’antre du vieux naufrageur par d’ex-bagnards, anciennes connaissances de l’aîné. Pour suivre la piste du trésor du vieux Porphyre, Lacallonge et ses deux complices n’hésitent pas à torturer la veuve du naufrageur et à assommer le plus jeune frère qui a aidé Soizic à s’enfuir. Lorsqu’il reprend connaissance, Gwémon est seul dans la grotte et découvre sa mère agonisante. Celle-ci lui raconte alors son histoire : celle d’une femme terrorisée par son infâme mari qui, à son décès, s’est débarrassée du dernier enfant né de leur union avant de recueillir un nourrisson au pied d’une falaise. Entre-temps, rentrée au village, Soizik s’est précipitée au chevet de son père mourant. Celui-ci lui révèle qu’il n’est pas son géniteur, mais qu’elle est l’héritière d’un funeste destin…
Dans ce troisième volet, les cartes mises en place par Balac sont brouillées et redistribuées grâce aux secrets dévoilés, ravivant ainsi la curiosité, même si le lecteur pouvait s’attendre en partie aux révélations qui forment la substance de l’album. En effet, connaissant l’auteur, rien ne pouvait être aussi simple qu’il y paraissait. La surprise éventée, il reste néanmoins le plaisir de voir évoluer les rapports, alliances et autres menées du quatuor des héritiers présomptifs. Parmi ceux-ci, se détachent tout particulièrement Konan, dont le passé est développé, et Hermine, qui prend un peu d’importance. Dommage, en revanche, que le rôle de Korentin demeure encore assez nébuleux. Le récit suit donc un rythme soutenu, égrené de flash-backs, et dans lequel l’action ne manque pas. Par ailleurs, comme dans les tomes précédents, le scénariste montre son souci du réalisme à travers l’utilisation du langage fleuri de la chiourme et des références aux persistances païennes et superstitieuses de la Bretagne du XVIIIe siècle.
Le dessin de Parnotte, au trait marqué, rend avec talent cette atmosphère presque étouffante de drame familial, de haine, d’envies et d’intrigues sanglantes. Il met l’accent sur le caractère des protagonistes, qui portent presque leur âme sur leur visage, soulignant leurs passions, leurs colères, voire leur folie. Il crée aussi des paysages et des décors fort détaillés. La palette du dessinateur amplifie l’effet des ambiances et confère encore un peu plus d’épaisseur au mystère qui entoure le vieux Porphyre dont l’ombre semble planer encore et toujours.
Gwémon témoigne de la maîtrise de Balac et Parnotte, qui offrent un nouvel épisode ménageant nombreuses confessions et nouveaux recoins ténébreux.
>>> Lire la chronique du tome 1 du Sang des Porphyre
>>> Lire la chronique du tome 2
Tel un bon vin , j'aime bien choisir ce qui va tomber dans mon escarcelle (de cheval) ; et ce soir on va causer genre tout de suite même d'une saga qui porte le doux nom du "Sang des Porphyre"; une série qui, l'air de rien, ne paie pas de mine (de crayon ... oui j'ai le jeu de mot facile aujourd'hui) mais qui est franchement bien (ah que c'est moi qui le dis). Je ne reviendrai pas sur le fait que, pour l'instant, j'ai pas beaucoup de temps pour lire des bd vu la quantité de romans et vu que vous vous en cognez super grave du coup, hop on passe fissa à ce qui nous intéresse; ze story!
Exercice on ne peut plus périlleux que de résumer sans trop spoiler 6 bd en one-shot mais mon deuxième prénom c'est "même pas peur" alors brandissons notre brioche et partons à l'assaut.
Justement et afin de situer l'histoire , le Sang des Porphyre c'est quoi ?!
C'est avant tout une saga, un conte familial se passant « kékpar » dans le Nord de la vieille France du XVIIIe siècle. La jeune et jolie Soizik vit et survit grâce au pillage des dépouilles échouées le long des côtes bretonnes lors de naufrages . Ce jour-là, elle trouve un collier qui attise plus que de raison son attention et afin de ne pas partager son butin, elle s'empressera de le cacher. Mais bien mal lui en pris car elle se retrouvera coincée dans une grotte au prise avec les tentacules gluantes d'une Morgaz, genre de pieuvre énorme . Ce n'est que grâce à Gwémon, un jeune adolescent et dernier descendant des Porphyre, qu'elle pourra en réchapper. Chemin faisant, un lien d'amitié naîtra entre ces deux loustics , et Gwémon lui montrera sa propre cache, une cavité perdue au fond des rochers et qui servait de repère à une famille bannie et maudite : les Porphyre ;
L'arrivée inopinée du frère de Gwénom, Konan (ex-bagnard) cherchant querelle, et d'Hermine de Rothéneuf venue de son coté enquêter sur un des naufrages ainsi que la disparition brutale d'une de ses aïeules ne fera qu'alimenter l'intrigue, la conspiration et le terrible héritage sur l'origine de chacun des personnages.
Voilà donc une série en 6 épisodes qui vous emmènera en terre bretonne avec son ambiance et sa romance si bien rendue. Même si j'avoue ne pas être un fervent défenseur du style graphique , j'avoue que celui-ci colle très bien à l'histoire et lui fait même honneur. Les couleurs, quant à ell,es jouent un rôle primordial faisant ressentir le climax et l'embrun qui circule dans l’air typique de la région. Il faut dire que le dessinateur, Joël Parnotte, nous balance des mises-en-scènes composées de paysages, décors et personnages consistants aux visages expressifs bien vivants et marqués par la vie ; le tout secondé par un scénario et une histoire superbement solide et documentée par Balac.
Moultes intrigues vous attendent donc dans cette histoire remplie de rebondissements réalistes, révélations et conflits familiaux qui devraient égayer l'oeil des plus voyeurs d’entre vous.
A noter tout de même un choix de couleurs qui pourrait déconcerter certains d'entre vous lors de votre première lecture (trop orangé par exemple sur certaines scènes mais c'est voulu et vous comprendrez si vous êtes déjà allés dans ces régions).
Saga composée de deux cycles; un premier qui est en fait une quadrilogie sur la famille Porphyre et un second qui est un diptyque qui se concentrera sur Hermines et les liens qui lieront , via des jeux de dupes, la familles des Porphyre avec celle d'Hermine Rothéneuf à travers un huis-clos des plus pittoresque et romanesque dignes des contes de l'époque.
Si comme moi vous aimez les bonnes histoires qui ne se passe pas sur les plages désertiques de Tchernobyl , Le Sang des Porphyre sent bon la houle, la moule et les crêpes au beurre salé et accompagnera très bien votre tisane et vos bains de pieds. Je vous en ressers une tranche où je vous mets le tout ?
http://lacasebd.overblog.com/porphyre
Ce tome 3 s'est installé dans une petite routine narrative. Certes il y a de l'action, mais elle reste assez "statique" et conventionnelle. Les planches sont agréables à lire mais les dessins des visages notamment restent trop ...dessins !!!. Il n'en reste pas moins que l'histoire se lit facilement et permet de passer un moment agréable.
Chaque album est en dessous du précédent, c'est un peu dommage mais si le niveau reste encore très bon. Cette histoire de trésor fait un peu penser par son ambiance aux Contrebandiers de Moonfleet -et ce n'est pas une mince référence.
Si les dessins sont toujours aussi beaux, les couleurs m'ont semblé moins lumineuses qu'à l'habitude. Quant au scénario, il tient bien la marée bretonne. On en redemande donc.
« Fi dam doué ! c’est encore plus incroyable que les contes de Perrault ! » s’écrie Soizik… voilà le résumé de ce 3e et avant dernier tome dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne sert pas de transition. En effet, il nous livre son lot de révélations (et de mystères) sur l’origine de certains personnages ainsi que leurs motivations. De plus, la poursuite de la quête au trésor du vieux Hyacinthe Porphyre et la recherche de l’assassin de Rozenn sont rondement menées !
Quant aux dessins, ils complètent à merveille l’ambiance du récit tant au niveau des personnages, en renforçant leur personnalité par un physique cohérent, qu’au niveau des superbes décors du littoral breton avec des couleurs clair-obscur dignes de Rembrandt.
Le scénariste Yann ne s’est pas trompé en choisissant Joël Parnotte dont je conseille « Les Aquanautes » avec son compère Mallié et « Un pas vers les étoiles » scénarisé par Félix.
Bref, une saga passionnante dont « Hermine » sera le prochain et dernier tome.