I
maginez-vous, jeune cadre dynamique, égocentrique, à qui la vie promet tout. Seulement, un matin vous vous découvrez un fils de treize ans atteint d'une maladie orpheline. C'est ce qui arrive à Xavier, qui se heurte à quelques problèmes pour passer du simple statut de "manager" à celui de "papa". De même, Julien a du mal à se faire à l'idée d'avoir un autre parent qui, en plus, n'a pas vraiment souhaité son existence. La cohabitation forcée entre les deux hommes va passer par de nombreux stades, de l'indifférence à la reconnaissance en passant, pourquoi pas, par l'amour.
Inutile de chercher une quelconque originalité dans les rebondissements. Aucune surprise ne se dégage du scénario, l'oeuvre tire sa force d'autres éléments. Quelques jours ensemble s'annonce d'emblée comme un mélodrame : place à l'émotion ! Le pari au départ risqué, puisque l'exercice est nouveau pour le scénariste, est au final gagné.
Les personnages, en apparence assez caricaturaux, se révèlent heureusement relativement vrais dans leurs comportements. Le jeune garçon, bien que très malade, n'appelle pas uniquement la pitié ou la compassion. Au contraire, grâce au personnage de Xavier qui souligne le caractère de son fils, Julien montre des aspects de personnalité aidant à dédramatiser et relativiser son état de victime. De même, si l'apprenti père est totalement antipathique au départ, et ce d'une façon presque exagérée, il se découvre une part d'humanité au fil des pages.
Les protagonistes, bien définis au départ par Alcante, qui avait déjà séduit en 2008 avec Jason Brice, sont sublimés par le dessin de Fanny Montgermont. Le trait léger et les couleurs claires soulignent avec douceur et pudeur la vie de ces deux êtres qui se cherchent, puis se trouvent. Certaines cases véhiculent avec conviction les sentiments et les ambiances intimistes, notamment grâce à des éclairages étudiés.
Malgré un récit convenu, l'histoire est prenante. Au final, peu importe que Xavier soit un patron d'entreprise en pleine réussite, peu importe que Julien soit atteint de progeria, cette maladie qui fait vieillir prématurément. Leur rencontre, leur voyage intérieur, l'acceptation de l'un et de l'autre et de ce que chacun a à dire, sont les éléments les plus importants. Plus qu'une aventure, c'est un conte qui se dévoile au fur et à mesure de la lecture, sans morale mais avec assez de sincérité dans les sentiments pour faire réfléchir un bon moment.
Finalement, à condition de faire abstraction des quelques incohérences scénaristiques qui passent relativement inaperçues tant l'émotion ambiante est prenante, cette bande dessinée est un beau petit moment de poésie moderne, à lire pour ce qu'il est : un mélodrame suscitant émoi et attachement pour des individus, banals et extraordinaires à la fois.
Je viens de terminer la lecture de cette BD...
Lorsqu'un album fait déjà l'objet de plusieurs avis qui vont tous dans le même sens, ce qui est le cas pour « Quelques jours ensembles », et qui plus est, vont dans le « bon »sens (Bonnes critiques), ce qui est toujours le cas pour cette BD, j'hésite à donner mon avis, car que dire de plus ?
Mais là, pour cette lecture, je viens de prendre une grosse baffe : l'avalanche de sentiments, de questions, qui assaillent les 2 personnages principaux, le père et son tout nouveau fils de 13 ans , sentiments délicatement retranscrit par les 2 auteurs, vous tombent aussi dessus et on ne sort pas indemne et sans tristesse de cette lecture.
A la suite de laquelle, on peut se dire que 9ème art n'a rien à envier au 7ème art. Personnellement j'en étais persuadé mais que ceux qui en doute encore se jettent sur « Quelques jours ensembles ».
Un grand merci à Fanny Montgermont dont le dessin subtil a bien servi l'histoire, Merci pour ce moment passé qui va me rester longtemps en mémoire.