T
oujours à la recherche de la perle noire d’Anaktu qui doit la conduire au trésor de ses aïeux, Kim Nelson poursuit son expédition dans la forêt tropicale africaine en compagnie de Jagger et des frères Kunawa. Au cours de son périple, elle découvre ce qui est advenu de ses ancêtres perdus sur cette terre fiévreuse, à travers le passé redoutable et inquiétant du bijou convoité. Et lorsqu’elle parvient enfin auprès du très vieil Ortegaz, seul détenteur de la réponse désirée, Kim doit encore accepter un grand sacrifice, à l’instar de sa grand-mère Jade qui, pour vaincre le roi Kavi Mobo paré du sang de lady Nelson, en fit un autre.
Le cycle africain se distinguait jusqu’ici de l’ottoman par sa narration alternant d’un album à l’autre l’histoire de Kim avec celle du trio composé de Jade, lord et lady Nelson. Les tomes 5 et 7 avaient donc été consacrés au passé terrible des trois amants et le sixième aux péripéties de leur descendante pour retrouver la perle noire. Ce modèle avait engendré quelques réticences de la part du lectorat et manquait de fluidité tout en déséquilibrant le contenu des volets. En outre, Pipiktu s’achevant sur une scène où Charles Augéry dérobait une des boucles d’oreilles de la déesse Anaktu, le couple Nelson expédié ad patres, on s’inquiétait de ne jamais connaître le devenir de Jade restée auprès des Orushis, car l’aventure africaine était annoncée en quatre albums. Peut-être est-ce pour remédier à cela comme à la lenteur du récit que Jean Dufaux (Le Bois des vierges, Complainte des landes perdues, Croisade, Jessica Blandy, Niklos Koda, Murena, etc.)a décidé que le cycle contiendrait finalement cinq épisodes et qu’il est revenu au parallélisme narratif. Nul ne s’en plaindra puisque cela permet de mieux goûter au développement du scénario en attendant d’obtenir la clef de l'énigme.
S’ouvrant et s’achevant sur une scène d’audience qui annonce déjà le tome 9, Fièvres propose de renouer avec le parcours parsemé d’embûches de Kim dans la région des Grands Lacs. Son passage près de l’arbre qui a vu l’horrible sacrifice de lady Nelson est l’occasion de revenir sur ce qui s’était déroulé dans Pipiktu. Fort heureusement l’impression de redite est palliée par la façon différente dont cet épisode est raconté. Le lecteur en découvre également les répercussions immédiates sur les survivants : Jade et Charles Augéry. Cette plongée dans le passé met en avant non seulement un instant de faiblesse de la Djinn devenue incarnation d’une déesse, mais aussi sa soif de domination et la violence de sa vengeance. Elle donne également des réponses sur la perle volée par Augéry tandis qu’explose la révolte des tribus. Au final, il semble que Kim reste relativement en retrait jusqu’aux dernières pages dont le suspense a, hélas, été éventé par le scénariste lui-même dans son introduction, ce qui est bien dommage !
Ana Miralles (A la recherche de la licorne, Corps à Corps, Eva Medusa, Mano en Mano), quant à elle, montre une nouvelle fois la grandeur de son talent. Après les amours languides du sérail, elle dévoile maintenant la crudité du sexe sur une terre fiévreuse alimentée de force brute et inondée de soleil. Sous son trait, les corps s’enchevêtrent et se dévorent ou, dans la folie meurtrière, entrent en transe, exultent et se déchirent. L’auteure espagnole rend avec brio cette fièvre qui s’empare des personnages et les met en mouvement. De plus sa mise en couleurs réussie, alternant les teintes vives alliées aux figures géométriques africaines avec l’étouffante moiteur de la forêt pleine de dangers, magnifie encore les ambiances créées. Cependant, certaines perspectives achoppent l’œil par leur rendu vraiment peu gracieux, à l’image de Kim en couverture, dont l’axe de la poitrine et du fessier n’a rien de naturel et implique même un talent avéré de contorsionniste. On essaiera de ne pas trop y fixer son attention pour ne pas gâcher le plaisir procuré par l’ensemble.
En revenant à une alternance passé/présent, Fièvres permet de retrouver Kim sans pâtir d’une lenteur scénaristique, tout en apportant la satisfaction de suivre encore un peu Jade. Et puisqu’il y aura un neuvième opus, rendez-vous est déjà pris pour connaître le fin mot de l’histoire.
>>> Chronique du tome 3 de Djinn
>>> Chronique du tome 4
>>> Chronique du tome 5
>>> Chronique du tome 6
>>> Lire la chronique du tome 7
Suite du cycle africain où Kim est sur la trace du passé de Jade. C'est toujours un récit à la Dufaux avec pleins de mystères, d'ésotérisme, de traditions et de réincarnation, mais c'est un peu plus compréhensible que les tomes précédents, et grâce aux dessins de Miralles, on goute à la sensualité et à l'envoutement de l'Afrique.
A lire donc.
on reste dans le : il faut vendre la série et toutes les suites possibles... cela nous rappelle Rambo 1 et 2 et 3 et 4.... dans notre société ce n'est pas la qualité qui compte, c'est de savoir jusqu'à quel point on peut utiliser une idée qui avait été reconnue comme bonne et intéressante au début.
La source est tarie depuis longtemps et on n'est même pas sûr que les auteurs avaient prévu dès la mise en chantier des premiers volumes qu'il y aurait une suite à leur premier cycle...
dommage de ternir les qualités de cette histoire par des rajouts qui sont sans interêt aucun... sauf financier.
Quand j'ai découvert la saga de la djinn avec le tome 1, je suis tombé aussitôt sous le charme de l'histoire ainsi que des illustrations fantastiques d'ana miralles. Le premier cycle était étonnant et déconcertant par moments, mais jamais ennuyeux. Ce second cycle (qui n'en serait pas vraiment un, puisque des zones d'ombres seront expliquées dans un troisième cycle, s'intercalant ainsi entre le premier et le second, vous me suivez... Si ce troisième cycle s'intéresse à la continuation des aventures de Jade (son futur donc) et le passé récent de Kim, j'en ai déjà mal au crane pour recoller les morceaux), ce second cycle donc, est trop souvent déconcertant (de nombreuses morts de personnages centraux sont vite expédiées), s'attache à des personnages dont on se contrefout (car assez fades), les différentes intrigues s'éparpillent un peu trop et le récit devient ennuyeux, bien que conservant de beaux restes pour ce tome 8. Quant à la dessinatrice, son talent n'est plus à prouver, néanmoins certains dessins et mises en couleurs font moins aboutis que sur les tomes précédents. Mais il est vrai que la couverture est splendide (une des plus belles de cette année) et rattraperait presque tout le reste...
Ouah quel couverture, elle déchire ne trouvez vous pas?
On retrouve Kim Nelson qui est en expédition pour retrouver la perle noire.
Sinon, dans le passé, Jade la djinn qui est devenue la déesse Anatku pour le peuple des africains, refuse de boire le poison qui lui fait oublier ses sentiments et la réalitée.
Il n'empéche cependant que la révolte des africains envers les blancs ses malheuresement produite en faisant trop de victimes innocentes.
Sinon une suite toujours géniale digne des autres albums.