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dix-sept ans, Chiyuki est en sursis à cause d’une malformation cardiaque. C’est donc tout naturellement qu’elle envie l’éternité de Tôya, le vampire qu’elle rencontre un soir à l’hôpital. Mais celui-ci vit mal sa condition, refuse de boire le sang des humains et craint de passer seul les mille années qui l’attendent. Pourtant, quand la jeune fille fait une crise qui l’entraîne au bord du trépas, il n’hésite pas à lui offrir un répit en lui faisant boire son propre sang. Rétablie, Chiyuki retourne au lycée et profite de tout ce qui lui était inaccessible auparavant, comme le cours de sport. Elle inscrit également Tôya malgré ses réticences. Rapidement, ils font la connaissance de Satsuki, un beau gosse enjoué, qui cache lui aussi un lourd secret.
Dans Sennen no yuki, diptyque écrit avant son manga à succès, Host club, Bisco Hatori propose de suivre l’histoire d’une jeune fille et de deux garçons dont les singularités physiques, pour elle la maladie, pour eux leur « monstruosité », en font des êtres à part. Le désir fou de vivre un hiver de plus pour Chiyuki trouve un écho paradoxal dans la haine de Tôya par rapport à son extrême longévité ainsi que dans l’obsession de Satsuki de mener l’existence la plus normale possible malgré sa condition de loup-garou. Différence, normalité et envie sont donc au centre du propos, mais constituent aussi les bases du triangle tourmenté formé par les protagonistes. Néanmoins ces thèmes n’ont rien de nouveau, pas plus que leur traitement ou encore le choix d’intégrer un suceur de sang et un homme-loup dans l’intrigue. Reste que cette dernière mêle harmonieusement des passages humoristiques et des moments plus dramatiques, tout en se développant sur un rythme assez soutenu. Par ailleurs, le dessin emprunte énormément aux stéréotypes habituels des shojo, en utilisant beaucoup les trames et en mettant l’accent sur le rendu des expressions. On y retrouve également la marque particulière de la mangaka. Enfin, ce premier tome s’achève sur une courte nouvelle intitulée Romance d’un instant qui met en scène deux amies d’enfance, dont l’une cède la place à l’esprit de son frère mort-né, après une tentative de suicide. Le récit flirte avec le fantastique et le yuri (histoires mettant en scène des relations homosexuelles entre femmes) puisqu’une idylle naît entre ce jumeau présent dans le corps de sa sœur et la camarade de celle-ci.
Ce premier tome de Sennen no yuki est une lecture plaisante, agréable mais pas impérissable.
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