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The boys 1. La règle du jeu

11/09/2008 24496 visiteurs 5.3/10 (3 notes)

L orsque les super-héros interviennent pour le bien de l’humanité, les dommages collatéraux ne sont pas à exclure. C’est ce que Hughie va découvrir à ses dépens. Alors qu’il se promène main dans la main avec sa petite amie, la jeune innocente se fait percuter de plein fouet par Train A, lancé à la poursuite d’un super-vilain. Quelques jours plus tard, encore dévasté par cette perte tragique et hanté par l’image de ce surhomme ne montrant aucun remords, Hughie rencontre un homme nommé Billy Butcher. Ce dernier vient d’être mandaté par la CIA pour monter une équipe capable d’endiguer les débordements des justiciers en collant et souhaite y intégrer le jeune écossais. L’occasion rêvée pour lui de remettre les superhéros et leurs slips à leur place ! Attention, ça va faire mal !

Garth Ennis (Just a pilgrim, Preacher, Punisher) n’a pas pour habitude de faire dans la dentelle. En flirtant avec les limites de l’acceptable au sein de l’univers comics, The Boys poussera même DC Comics à suspendre la série après les six épisodes réunis dans cet album. Reprise par Dynamite Entertainment, la saga continue cependant de faire fureur outre-Atlantique en jouant délibérément la carte de la provocation.

C’est en invitant le lecteur à suivre la mission de surveillance de cinq humains peu ordinaires que l’auteur va s’amuser à détruire le mythe du super-héros. Si Watchmen montrait déjà des justiciers vieux, fatigués, alcooliques et bedonnants et que ceux de The Authority étaient sadiques, homosexuels ou toxicomanes, The Boys pousse le bouchon encore un peu plus loin et ne respecte rien ni personne : pas les super-héros, certainement pas les femmes et encore moins les hamsters. Les personnages d’Ennis passent rarement inaperçus et ne laisseront à nouveau pas indifférent. Les héros qu’il dépeint sont arrogants, égocentriques, irresponsables et violents et, en marge d’une carrière axée sur le gain, la célébrité et le marchandising, ils s’adonnent à la drogue et aux abus sexuels.

Graphiquement, le trait gras de Darick Robertson contribue à noircir l’image des vedettes du monde des comics. N’hésitant pas à s’inspirer du Kamasoutra pour humilier ses protagonistes, Robertson n’y va pas avec le dos de la cuiller et accumule les scènes explicites.

Subversive, outrancière et provocatrice, résolument violente, souvent drôle et parfois grossière, voire sans goût, The Boys est une œuvre qui n'invite pas au jugement tiède, mais plutôt à la controverse.

Par Y. Tilleuil
Moyenne des chroniqueurs
5.3

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