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vénement littéraire (mais aussi financier) du petit monde de la BD, la parution d’un Blake et Mortimer déclenche naturellement son lot d'échanges interminables et passionnés entre les gardiens du Temple, les réformistes, les inconditionnels de Jacobs, les défenseurs du duo Van Hamme/Benoît et ceux de la paire Sente/Juillard. Chacun y va de son petit mot, on ne serait même pas étonné de croiser ici ou là l’opinion d'un certain Président de la République… Avant même de participer à cette immense et sympathique discussion de comptoir, force est de constater que l’initiative de ressusciter le duo britannique créé par Jacobs, pour étonnante qu'elle fût à l'époque, est un vrai succès qui perdure. Une belle réussite due à des artistes qui ont su, sinon satisfaire les fans les plus exigeants, du moins remettre au goût du jour une série qui appartient au patrimoine du neuvième art.
Au cours de la période Jacobs, deux catégories d’albums émergeaient : des récits très typés science-fiction ou fantastiques d'une part (Le secret de l’Espadon, Le mystère de la Grande Pyramide) et des énigmes plus réalistes d'autre part (L’affaire du collier). En reprenant l’œuvre, Van Hamme ou Sente avaient donc le choix entre ces extrêmes, sachant que l’idée consistait à réaliser des albums « à la manière de Jacobs », c’est-à-dire en respectant les thématiques chères à l’ami d’Hergé (technologies futuristes, espionnage, civilisations antiques, contrées exotiques…), les dialogues et légendes interminables ponctuées d’expressions « so british », et pour la partie graphique, une ligne claire académique. Dans l’ensemble, c’est plutôt l’orientation fantastique/SF qui prédomine, ce que ne contredit pas Le sanctuaire de Gondwana. Difficulté supplémentaire pour un auteur actuel : il s’agit de faire de l’anticipation… en se positionnant cinquante ans en arrière et donc parfois de recourir à des technologies futuristes qui sont entre-temps devenues obsolètes. Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles ce qui passe bien chez Jacobs est plus difficile à admettre chez ses successeurs : malgré tous leurs efforts et leur talent, ce nouvel épisode laisse à nouveau une impression mitigée, entre le plaisir de retrouver les héros restitués fidèlement dans un contexte familier, et la frustration de les observer en découdre dans une intrigue pas totalement convaincante.
Le cahier des charges est de nouveau satisfait à la perfection : au dessin, Juillard réalise peut-être une des ses meilleures séries (avec une colorisation chaude qui met mieux son trait en valeur) et trouve dans cet album un terrain d’expression, l’Afrique, propice à de magnifiques illustrations. Le traitement des personnages est le point fort de l’ensemble, visiblement celui dans lequel Sente s’amuse le plus : tout en respectant scrupuleusement les personnalités définies par Jacobs, il les modernise grâce aux personnages féminins. C’est ainsi qu’on aborde un épisode de la vie sentimentale de Mortimer dans cet album… « shocking ! », s’écrieront les puristes, les héros sont intouchables et certainement pas sexués. Plus sérieusement, l’approche est subtile et réussit le délicat exercice de révolutionner l’image du personnage sans bouleverser l’harmonie de l’ensemble. En revanche, Olrik se montre sous un jour plutôt décevant, tantôt inexplicablement cruel, tantôt curieusement insipide. Différence notable pour une fois car le colonel a souvent volé la vedette par le passé au professeur et à son compère du MI-6.
S’inscrivant dans la continuité directe du second volet des Sarcophages du sixième continent, l’histoire se développe de façon très appuyée autour de Mortimer et d’une partie de son passé, et progresse finalement assez peu pendant la majeure partie de l’album. Cette quête d’une mystérieuse civilisation est curieusement assez secondaire, sans que l’intérêt en souffre. En revanche, à la suite d’un coup de théâtre très Jacobsien, les événements se succèdent à un rythme effréné dans les dix dernières pages comme s’il fallait se réveiller et en finir au plus vite avec cette intrigue finalement bien encombrante. Dommage, car dans la mise en place, il y avait potentiellement de quoi réaliser une aventure bien plus longue et forcément plus probante.
Alors qu’il avait agréablement surpris avec la machination Voronov et un peu trébuché avec les Sarcophages du Sixième Continent , Yves Sente confirme (comme Van Hamme avant lui) que le plus dur n’est pas de "faire un Jacobs", mais d’en faire plusieurs. Cela dit, malgré les quelques imperfections de ce nouvel épisode, il suscite bien plus l’envie d’en lire un dix-neuvième plutôt que de laisser définitivement en paix ces chers Philip et Francis. N’est-ce pas le plus important ?
Le scénariste semble méconnaître l'oeuvre de Jacobs. ici il "ressuscite" un comparse d'Olrik tué dans un échange de coups de feu avec la police Egyptienne dans "Le mystère de la grande pyramide"! (Ben Youssef) au moment où les bandits tentent d'embarquer Mortimer dans une voiture. Il est clairement indiqué: "Youssef est atteint MORTELLEMENT" Le voilà donc revenu de l'autre monde pour finalement se faire avaler par un hippopotame. ..
Un des moins bons albums de la série, qui comporte néanmoins quelques bonnes idées et offre de belles images de l'Afrique de l'Est et de la campagne anglaise. Il est dommage que l'histoire archéologique soit traitée aussi sommairement, il aurait au moins fallu 4 pages de plus à l'album pour lui donner un peu de consistance. C'est d'autant plus gênant que cette histoire est peut-être la moins crédible des "inventions" de la série ; développer aurait pu permettre d'y croire et d'éviter de voir cela comme un prétexte pour venir en Afrique.
Moyen, moyen. Loin d’etre le meilleur album de la serie. Le twist final est interessant mais aurait sans doute pu etre mieux exploite dans un autre cadre.
Après un diptyque assez moyen, "les sarcophages du 6ème continent", Yves Sente et André Juillard nous présentent des nouvelles aventures de Blake et Mortimer qui se déroulent essentiellement sur le continent Africain.
Cet opus reposant essentiellement sur une confrontation entre Olrik et Mortimer, peut, une fois que l'on connait la fin, s'apparenter à une suite logique des "sarcophages du 6ème continent".
Yves Sente introduit , avec habileté, dans cette aventure des personnages que l'on avait déjà croisé dans les albums de Jacobs (le Benzedjas, et ce vieux gredin de Youssef) ou encore Nastasia (héroïne malgré elle de "la machination Voronov")et David Honeychurch, qui au fil des albums, finit par rejoindre la grande famille de "Blake et Mortimer". Sans compter cet hommage au mythique album "la Marque Jaune" avec la scène où le mystérieux Mister Bowler se glisse dans l'appartement du 99 bis Park Lane.
Même si le final de cet album peut paraitre complétement irréaliste (mais pas plus que celui du "piège diabolique" ou de de "l'énigme de l'Atlantide"), cette aventure est parfaitement mise en valeur par le dessin de Juillard, qui sur certaines scènes m'a fait songer à l'ambiance qui se dégage du film "Hatari!" de Howard Hawks qui se déroule aussi dans l'ex- Tanganyika.
D'ailleurs André Juillard avoue dans " les coulisses de Blake et Morimer' (ouvrage paru en 2008) qu'Olrik porte la même tenue de brousse que John Wayne...au bouton près!
Bref, un album de reprise plus que correct et qui a le mérite de nous faire retrouver une pléiade de personnages de l'univers de "Blake et Mortimer".
Je ne me souviens plus de l'album, mais dieu que la couverture est moche !!!
La pire de toutes.
(quoique, celle du suivant est assez affreuse aussi !)
A la mort de Jacobs, la maison d'édition a souhaité relancer la série.
la faute à ces générations de lecteurs qui avaient adoré ces personnages, leurs aventures et le génie de son auteur.
Le parti pris est celui d'ancrer la série dans une époque, celle qui lui conviendrait le mieux (les années 50), et ce fut une excellente idée.
L'autre idée fut de confier la série à plusieurs équipes de scénaristes et de dessinateurs, et ce fut aussi une bonne idée ; les albums sortent avec une régularité exemplaire et bien venue (c'est aussi la preuve que ces albums, pour faciles qu'ils paraissent, sont très difficiles à concevoir, car le scénario et le dessin sont exigeants et excluent toute erreur).
Le résultat est assez égal, d'un album à l'autre.
cela se laisse lire, ce n'est pas déplaisant; mais pas génial non plus.
Il n'y a plus de magie, mais reste l'enveloppe, de qualité.
A lire comme méthadone pour les accros de la série.
De pire en pire. L'idée du changement de personnalité est originale mais mal traitée selon moi. Tout cela est très incohérent : pourquoi par exemple Olrik, protégé par sa fausse identité, n'en profite pas pour se débarrasser de Blake ou commettre quelque forfait en toute impunité ?
La majeure partie de l'album est ennuyeuse et la fin est rocambolesque, dans le mauvais sens du terme.
Un album qui déçoit énormément.
Que dire de plus que les critiques précédentes ! Pas grand-chose, un peu comme cette histoire. Certes,les dessins de Julliard sont impeccables, certes, le début de l'histoire est accrocheur mais alors après, un fin un peu loufoque, un changement de personnalité sorti de nulle part, une nouvelle civilisation dont on parle pendant une planche et puis plus rien...Pour moi, à oublier au plus vite...
La fausse idée géniale d'inversion de personalité, entre Mortimer et Olrik, occulte complètement la finalité de l'album, qui est la recherche d'une civilisation disparue. Si bien, qu'en fin d'album, on se demande ce qu'on fabrique dans les sous-sols du sanctuaire du Gondawana, au fin fond du Kenya.
On aurait très bien pu rester dans la banlieue de Londres ....
La balade molassone d'Olrik dans la savane n'est d'ailleurs pas à la hauteur du personage, qui nous a habitué à une plus grande ambition. Dans sa position, il aurait pu tenter de détourner les dernières découvertes scientifiques de Mortimer, à des fins destructrices ...
En conclusion, il y a 2 scénarios incompatibles et mal exploités dans cette histoire. Moyen plus moyen, ça ne fait pas la moyenne...
Même si je partage en partie les critiques des 3 posts précédents sur cet album (à savoir un petit gôut de réchauffé) je les trouve plutôt sévères dans leur analyse.
Bien sur la comparaison avec Jacobs est inévitable. Mais Jacobs est malheureusement je pense difficilement égalable dans son art d'écriture.
De fait, je ne pense pas que Sente ait la prétention d'imiter Jacobs. Tout d'abord parce que la chose ne serait pas aisée, mais surtout parce que là n'est pas le but. Le but est d'amener un autre regard sur cette série.
De ce fait je trouve cet album clairement bon, novateur bien qu'ayant un petit goût de rechauffé mais avant tout respectueux de toute une ambiance, et qui ne dénature pas la série, loin de là. Il ne mérite pas d'être descendu.
Les aventures de Blake et mortimer devrait s'appeler plutôt Blake et Mortimer contre Olrik puisque c'est systématiquement lui le méchant de service -comme Lady X pour Buck Danny- sauf dans le piège diabolique. Cet album est certes fidèle à tout ce qui fait la série, mais "réchauffe" tous les personnages des précédents albums ( comme l'étrange rendez-vous qui avait ressuscité le méchant de l'Espadon) et nous ressort même une civilisation super ancienne façon Atlantide pour le final. Pas d'innovation pour cet album, mais plutôt la confirmation d'un essouflement.
Aïe. Impressions ambigues qui penchent hélas vers le négatif. Le dessin est excellent, Juillard digne héritier de Jacobs, ne déshonore pas la série. Le choix des couleurs par contre surtout vers la fin de l'album, plus discutable.
Par contre le scénario... j'ai eu l'impression de regarder certains épisode de vielles séries télés uniquement créées avec des extrait d'anciens opus. C'était peu ètre volontaire mais ca sent un peu la facilité avec de grosses similitudes. Un mélange de plusieurs volumes avec en trame une civilisation perdue. Qui a dit l'Atlantide ? Le ressort de l'interversion de personnalité m'a paru grotesque. Indulgence pour cause de trés grand attachement à la série mais il ne faudrait pas que celà devienne une habitude. Ce serait pour ma part une grosse déception si l'oeuvre se transformait en produit que l'on presserait comme un citron. Qui a dit XIII ?
Yves Sente poursuit sa saga jacobsienne et afin de donner plus d'épaisseur fait systématiquement appel aux personnages des albums précédents qu'ils soient issus de son imagination ou de celle du père de Blake et Mortimer.
Par son systématisme, le procédé est un poil agaçant. A ce tarif là nous aurons bientôt droit à l'apparition régulière de la dame pipi du Centaur Club. Mais après tout pourquoi pas ?
Autant le dire tout de suite cet album, comme souvent chez Sente, part plutôt bien et même très bien. Ce retour sur les amours juvéniles de Mortimer est des plus intéressants au point qu'on peut se demander s'il n'y a pas une mise en abyme entre le retour vers le passé archéologique (la civilisation du Gondwana) et le passé amoureux du héros.
C'est au développement que cela se gâte. Jacobs avait l'art de brosser des histoires simples, voire simplistes, mais efficaces grâce à des enchaînements logiques et sans temps morts. Sente essaie de bâtir des histoires plus complexes (c'est tout à son honneur) mais qui finissent par lui échapper, surtout en 54 planches. Structurer un tel scénario en si peu d'espace relevait de la gageure.
Quant à la fin de l'album, elle fait davantage penser à l'esprit des dessins animés (je pense notamment aux histoires inédites) qu'à celui de la BD et c'est dommage. Restent les dessins de Julliard qui pastichent remarquablement l'univers jacobsien. C'est donc malgré tout un plaisir que de s'aventurer dans ces pages, plaisir légèrement terni par une seconde partie qui n'est pas vraiment à la hauteur de la première.