D
es manifestations extraterrestres 2.600 ans avant J.-C. L’inauguration du premier siège social en orbite géostationnaire, au XXIIe siècle. Une fondation chargée de traquer partout sur Terre les phénomènes inexpliqués. Une découverte archéologique qui démontrerait que les hommes ont connu les dinosaures. Une jeune femme médecin, plus curieuse que ses collègues blasés, qui découvre un cas extraordinaire dans un asile psychiatrique. Et si tout était lié ?
L.F. Bollée nous a déjà fait le coup avec Apocalypse Mania : un premier tome excitant, qui multiplie les énigmes et les événements troublants, et distille juste ce qu’il faut d’informations pour attiser la curiosité. Une autre similitude pour enfoncer le clou : à la place de « l’homme le plus intelligent du monde », « l’homme le plus riche du monde ». Self made-man atypique, écolo, insaisissable et excentrique comme il se doit. A l’opposé, une jeune femme séduisante, astucieuse et opiniâtre. Entre les deux, hormis le lot habituel de personnages secondaires insignifiants, un homme sans âge, ténébreux, interné et ignoré par les médecins, incarne le mystère.
Les schémas sont connus, prévisibles parfois, mais efficaces. Plus que le concept intéressant mais encore assez peu dévoilé, c’est la construction narrative de Bollée qui fait mouche. Le rythme est remarquablement maîtrisé et le découpage est un modèle du genre. Blockbuster en puissance, L’ultime chimère se positionne en pur divertissement qui bénéficie des grands moyens : grand format, plan marketing aux petits oignons, dessinateur prestigieux associé à une équipe suffisamment robuste pour assurer le rythme de parution soutenu désormais incontournable.
La partie graphique, cependant, est un ton en dessous de cette ambitieuse construction scénaristique. L’histoire s’étale sur plusieurs siècles et chaque époque est confiée à un dessinateur, comme c’est devenu la règle depuis Le Triangle Secret et Le Décalogue dont Bollée avoue s’être inspiré. Griffo a hérité de la partie futuriste, largement majoritaire dans ce premier tome, et, s’il ne verse pas dans l’excès façon Vlad, on l’a connu plus inspiré. Il rend ici une copie assez neutre, à la mise en page sobre, aux visages peu expressifs dans un univers qui, il est vrai, laisse peu de place à la fantaisie. Héloret se charge de la partie la plus ancienne, avec la lourde charge d’ouvrir le bal : trois planches pour convaincre le lecteur d’aller plus loin, ce qu’il réussit grâce à des scènes assez visuelles, très lumineuses. On le retrouvera ensuite autour du concept central de la flêche de Nemrod, pivot annoncé de la saga.
Ce premier tome lance donc la série sur des bases intéressantes. Espérons que le parallèle avec Apocalypse Mania s’arrête à ce bon début, l’autre série de Bollée (septième tome à paraître) s’étant un peu égarée en chemin. Plus récemment, chez Glénat également et sur une thèmatique proche, c'est Voyageur qui avait commencé très fort avant de décevoir dès le second volet. Mais ne boudons pas notre plaisir, les bonnes séries mainstream se raréfient ces derniers temps et celle-ci postule aux premiers rôles. Confirmation attendue dans six mois, avec au programme une île mystérieuse illustrée par Goepfert.
L'ultime chimère part d'un concept intéressant car véritablement mystérieux. Les tomes qui se succèdent ne sont pas totalement indépendants comme j'aurais pu le croire. Il n'y a pas véritablement de thème précis comme le laissait penser la couverture mais plutôt un enchevêtrement d'histoires situées à des époques différentes à propos de la pointe d'une flèche ayant touché Dieu ou le diable lui-même. On est tout de suite happé par le récit d'autant que le dessin est agréable malgré la succession de dessinateurs.
Glénat multiplie en ce moment les séries à concept un peu dans la même veine (Destins, Uchronie[s] - New Byzance, Voyageur...). J'aime bien ces concepts mais il faut avouer que c'est quand même onéreux au niveau du porte-monnaie. On doit bien avouer que l'histoire s'étire un peu artificiellement avec des épisodes un peu creux. Et puis, cette série qui n'a pas bien fonctionné commercialement parlant malgré un beau marketing est victime tout simplement de la surproduction actuelle. Les lecteurs préfèrent se rabattre sur des séries courtes ou des one-shot plutôt que de suivre de longs feuilletons.
Au final, c'est pas mal mais cela aurait gagné à être plus condensé sur moins de volumes.
Belles planches et scénario sympa mélangeant SF et histoire.
J'ai beaucoup aimé ! A lire sans retenue !
Le coffret contenant les 7 tomes de la série est de belle facture.
Pas convaincu par ce premier opus.
Le scénario apparait peu lisible et par moment on parodierai presque 2001 d'Arthur Clarke.
Dessins sans réelle inspiration.
Pas sur de poursuivre cette série.
5/10.
Le début était peut être un peu lent, sans savoir trop où cela allait mener, mais les choses finissent par s'accelerer, les epoques se melent, les pièces du puzzle se mettent en place et on est plongé dans ce suspens melant histoire, science fiction. un très bon moment de lecture, qui donne envie de vite vite vite lire la suite.
Plus que réticent au départ, j'ai fini par lire ce premier tome de L'ultime chimère. Finalement, je suis agréablement surpris : on a une intrigue qui démarre fort, enchaîne les mystères, pose d'innombrables questions, présente toute une série de personnages... On ne sait pas encore comment tous ces éléments vont se regrouper mais l'intérêt est bien là. Mon impression globale est donc d'un bon album grand public à la hauteur du plan marketing déployé pour l'occasion. J'espère toutefois que toutes les questions trouveront une réponse et que la fin apportera à la série toute la cohérence nécessaire. La suite nous le dira.
Pour ce qui est du dessin, je reste sur ma première impression. Les trois premières planches signées Héloret remplissent bien leur rôle de mise en bouche, avec une belle ambiance lumineuse. Par contre, le travail de Griffo, s'il ne gêne jamais la lecture, manque de caractère et déçoit par rapport à certaines de ses autres productions. Mais l'ensemble reste très lisible, bien aéré, et je n'ai eu aucun problème pour m'immerger dans l'histoire, à défaut d'être vraiment enthousiasmé par le visuel.
En résumé, une série qui démarre bien sans forcément impressionner non plus. Si tout se tient jusqu'à la fin et que les autres dessinateurs livrent une prestation au moins égale à celle de Griffo et Héloret, on aura un résultat satisfaisant, une série de divertissement de qualité.