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uillet 1914. L’instabilité des Balkans est un baril de poudre sur lequel le monde est assis. Suite à l'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand, les tensions entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie risquent de faire sombrer l’Europe dans le chaos. Dans l’ombre du jeu des alliances politiques, un homme-caméléon continue de tirer les ficelles d’un plan diabolique visant à enrichir ceux qui font de la guerre leur fond de commerce. Deux grains de sable peuvent cependant encore venir enrayer cette mécanique infernale mise au point par Tanãtos : le discours pacifiste de Jean Jaurès et la ténacité de l'inspecteur Bernin et du détective Louis Victor.
Après une première moitié de diptyque très prometteuse, le duo Delitte-Convard poursuit cette partie d’échecs entre le maître du Mal et l’Histoire. Une Europe à l’aube de la première guerre mondiale sert ainsi d’échiquier à cette uchronie steampunk, un ancrage historique qui permet aux auteurs de souligner les enjeux capitalistes des différents conflits et de mettre en scène des personnages tels que Jean Jaurès. Mais, comme la couverture aux airs de comics le laisse présager, ce récit va au-delà de l’authenticité en insérant une bonne dose de fiction. Malgré un personnage principal et des systèmes de communication et autres gadgets high-tech qui n’ont théoriquement pas leur place dans ce décor réaliste, le mélange s’avère efficace et équilibré.
L’un des Rois de ce jeu d’échecs, celui du crime, a résolument choisi les pions Noirs. A mi-chemin entre un super-héros masqué et une version machiavélique et cruelle de Fantômas, ce génie du Mal qui ne recule devant aucun crime pour s’enrichir rend hommage aux romans-feuilletons et à cette littérature populaire qui fascinait Jean-Yves Delitte étant jeune. Placé dans un contexte politico-journalistique, riche en magouilles, cet acteur surréaliste parvient à tirer son épingle du jeu et à mener ses opérations de main de maître. Ayant horreur du hasard, tel Anatoly Karpov, il calcule tous ses coups longtemps à l’avance et utilise ses pièces maîtresses, Tue-la-peur et Mort-en-coin, afin de mettre l’adversaire échec et mat.
Après les premiers mouvements calculés, réfléchis et sournois de l’homme aux mille visages lors du tome précédent, ce sont maintenant les Blancs qui ont la main. L'inspecteur Bernin, célèbre limier de la P.J., et Louis Victor, détective privé de l’agence Fiat Lux, vont ainsi voler la vedette à l’homme masqué et réduire ce deuxième volet à une enquête policière plus classique. Les deux détectives ont certes plus d’un tour dans leur sac et mettent à jour des moyens d’investigation révolutionnaires pour l’époque, mais jamais de quoi passionner les fans de C.S.I. ou faire vaciller un rival rendu moins intéressant par une omnipotence quasi insolente.
Graphiquement, Jean-Yves Delitte a droit à plus de cases que Garry Kasparov pour exercer son art. Le dessinateur s’en donne à cœur joie au niveau des décors, gadgets et engins futuristes, tandis que le fond noir des planches, admirablement mises en couleur par Frédérique Avril, contribue à l’atmosphère prenante du récit. Au niveau des personnages, il est cependant moins créatif, livrant des visages forts ressemblants et des protagonistes qui semblent recyclés de ses autres productions. Même si cela n’est finalement pas trop dérangeant, ce manque de variété dans la physionomie des personnages laisse quelques regrets.
Avec une nouvelle aventure de Tanãtos, prévue dès le mois de novembre, Jean-Yves Delitte et Didier Convard poursuivront cette revisite captivante de l’Histoire en faisant la lumière sur le naufrage du Lusitania, le plus imposant des paquebots anglais, coulé par les Allemands d’après la version officielle …
Un deuxième épisode plus que convaincant.
Une histoire moderne qui se passe en début de siècle, un méchant très convaincant et un héros plutôt tenace.
Le tout servi par des dessins précis et inspirés.
Un réussite.
7/10.
He bien içi encore aussi je n'ai pas réussi à acrocher à l'histoire.
D'une part le dessin de Delitte n'arrive pas retenire assez mon attention pour en apprécir sa juste valeur, ensuite je trouve que se chèr Tanatos est vraiment ridicule, il semble tout minus et tout riquiqui sous cet acoutrement, pas assez beuflant pour vouloir y croir.
Avis concernant le dyptique puisque les deux premiers albums sont une continuité de cette première histoire décrivant la confrontation entre Tanatos et la justice Française.
J'ai été absolument bluffé par la qualité de cette bande dessinées. L'histoire se mêle admirablement aux faits historiques avec un génie du mal, Tanatos, qui tire les ficelles et parvient à faire embraser l'Europe pour donner le conflit que l'on connaît. On retrouve les mêmes protagonistes que dans Fantomas : le méchant disposant d'une infrastructure particulièrement importante, de moyens, d'hommes et de technologies avancées, le policier et le détective privé. Par contre si dans Fantomas il y avait une certaine fantaisie, cette fois les faits sont graves et réalistes.
Les auteurs tiennent le lecteur en haleine, les dessins servent parfaitement le récit et les couleurs sombres collent avec le style.
Deux excellents album qu'il faut lire.
Je persiste et je signe : ce Tanâtos là n'a pas grand intérêt.
Outre l'aspect plagiaire déjà mentionné, il paraît difficile de maintenir le suspens pour savoir si la guerre de 14-18 va être déclenchée ou pas. C'était un défi que Convard n'a pas été en mesure de relever.
Restent les dessins et la mise en page de Delitte : Superbes !
Mais cela ne suffit pas pour faire un grand album de BD. Il se lit et c'est déjà pas mal.
On notera toutefois que plus d'être conçu en 2 albums, l'histoire est plutôt celle d'un long one shot. On pourrait ainsi ne pas revoir Tanâtos. Mais franchement il ne me manquera pas.