J
ade, la trentaine, vient tout juste de quitter « l’homme de sa vie » et d’emménager dans un nouvel appartement. Rien, dans son existence, ne semble aller comme elle le souhaiterait, ce qu’elle ne manque pas de reprocher à son narrateur avec lequel elle entretient une relation compliquée. Alors qu’elle flirte avec la déprime, elle fait la connaissance de son voisin qui la considère comme un cadeau tombé du ciel et lui propose un emploi. Un judicieux prétexte...
Suite de L’espace d’un soir ? Difficile à dire. Hormis la présence de Jade et un nouvel exercice utilisant les codes de la bande dessinée, rien, si ce n’est le graphisme si spécifique à la dessinatrice, n’incite à le penser. Mais cette ambigüité qui lie ces deux albums et dont le lecteur aura bien du mal à se départir, n’en sera que plus cruelle pour Comédie d’amour. La déception vient tout d’abord du fait qu’une éventuelle continuité était attendue, mais aussi, parce qu’après cette première collaboration qui donna naissance à une expérimentation réussie au service d’un scénario remarquablement orchestré et léger, le duo Colonel Moutarde et Brigitte Luciani était attendu. Or, contrairement à son prédécesseur, l'exercice ne fonctionne pas. L’idée, originale et théoriquement pleine de promesses, d’organiser une lutte de pouvoir entre le principal personnage, le narrateur et l’auteur ne présente pour ainsi dire aucun intérêt dans le cas présent. Même la touche d’humour censée éclore de ces conflits tombe malheureusement régulièrement à plat. Quant à l’histoire, desservie par ce ce coup manqué, elle apparaît dans toute sa vacuité. Ce ne sont pas les traits de caractère des différents protagonistes qui viendront redresser la barre.
Le sauvetage vient du dessin qui conserve toute sa fraîcheur. Il apporte une note pour le moins sympathique à ce récit et s’accommode sans mal de son cadre résolument parisien. Colonel Moutarde croque des petits bouts de femmes absolument charmantes : la version taille fine des affriolantes créatures d’Arthur de Pins. La mise en couleur est, elle, plus inégale, comme étrangement teintée d’une certaine fadeur. De la même dessinatrice, paru pratiquement simultanément et destiné à un public adolescent et féminin, La BD des filles
La déception est de taille, sans doute accentuée par la comparaison inévitable avec L’espace d’un soir qui prouve, s’il en est besoin, le talent des deux auteurs.
C'est pétillant, frais et amusant. Sans être indispensable c'est sympa sur le thème de la recherche de l'amour.
A lire.
Autant L'espace d'un soir étant excellent, autant j'ai été extrêmement décue par cet album. Il ne tient pas du tout le niveau de L'espace d'un soir.
L'idée de départ, jouant sur un désaccord entre le narrateur et le personnage principal pour aller vers des questions existentielles sur le rôle du destin et celui du libre-arbitre, est bonne. Par contre, le traitement est répétitif dans la forme, sans être drôle, et l'histoire un peu vide, et paraît ainsi superficielle.
Quel dommage!
Un point cependant positif sur le dessin, qui est toujours aussi adapté au contexte et séduit.