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e 1951, date du lancement de l’émission Moondog rock and roll party, à juin 2007, date d’achèvement de ce livre, l’histoire du rock vue par son auteur. Une galerie de portraits de figures légendaires, une compilation d’anecdotes, d’albums de références et de quelques faits divers aussi, parce que les frasques de certaines idoles se sont inscrites parfois dans cette rubrique (suicide, excès et dérives en tous genres). Et même une projection en 2051 en guise de conclusion.
Epatant. Ce Petit livre rock est un album vivant, varié, gorgé d’électricité à l’image de son sujet. Loin des ouvrages à vocation plus ou moins encyclopédique qui fleurissent à cette période de l’année et qui se contentent de répertorier les xxx albums qui ont soi-disant fait l’histoire du rock, les quelques dizaines de chanteurs ou groupes soi-disant cultes ou encore le top des ventes classées par années. Pourtant c’est bien de ça dont il s’agit, à cette différence de taille près qu’en quelques centaines de dessins, Hervé Bourhis en donne plus, bien plus. L’essentiel et les détails sont là, mais il y a une âme derrière l’initiative, au moins autant de respect que de vécu (d’auditeur mêlé de fan s’entend).
Le contraste est d’ailleurs amusant entre le traitement réservé à la période précédant celle de l’éveil (révélation ce serait trop, non ?) et la "pratique courante". Dans la première, celle qui introduit les pères-fondateurs, la marque de l’Histoire joue son rôle et, si le regard est précis, documenté, il garde une distance propre à celui auquel on a raconté les épisodes sans les avoir suivis en temps réels. Par la suite, les choses changent. Les anecdotes personnelles s’invitent dans le concert des petites histoires du genre. Le ton se fait plus railleur, pour se moquer de certains des énergumènes apparus à cette époque. Pas question de blâmer la démarche car ces petits inserts, finalement peu nombreux, apportent un plus pour parler d’une époque qui ne compte pas parmi les plus folichonnes.
Alors qu’est-ce qu’on pourrait bien trouver à reprocher à ce gros paquet de madeleines préparées avec attention et avec cœur ? Des broutilles. Là où les bouquins construits autour de playlists visant à inculquer "le bon goût" dans une discipline où il n'est pas si courant et ne réussissent qu’à rendre agressif à la découverte de tel ou tel oubli qu’on juge ô combien inexcusable, ce livre donne envie de taper dans la dos d’Hervé Bourhis et de lui dire « éh y a pas Truc, tu veux me faire de la peine ou quoi ? » en accompagnant le geste d’un rire sonore. Non, la chose inexcusable, c’est d’avoir massacré les égéries du grand Serge. Du lourd en matière de critique, non ? (trois ou quatre vignettes sur des centaines) Pour le reste, c’est du bonheur avec une joyeuse parade de pochettes exhumées et légèrement revisitées, d'infos inédites ou seulement oubliées, d'instruments mythiques, des carrières entières en trois dessins lâchés ici et là (avant la gloire, la période sunlights, et… un peu après), de figures emblématiques passées au prisme de la fine caricature ou fidèlement restituées (ce qui revient au même lorsque certains s’inventaient un personnage). Et même un p’tit juke-box en bonus pour des parties de « tu m’étonnes celui-là je l’ai en douze versions différentes » ou au contraire de « oh p… que c’était naze ce truc ! ».
Cadeau idéal pour tout ceux qui ont un petit bagage rock (ou seulement ceux qui avaient deux oreilles en état de marche à une période de leur vie), ce petit objet au format 45 tours fait son effet. De quoi donner envie de se faire une pile de disques à peine mités à se ré-ré-ré-écouter, de visionner une fois encore le Presque célèbre de Cameron Crowe, de se demander pourquoi on a jeté ses vieux R&F. Et de se réjouir du mal au crâne qui attend le successeur d’Hervé Bourhis qui dans 20 ou 30 ans se demandera quelle forme il pourra donner au petit frère du Petit livre Rock.
C'est lourd et chargé comme le son de Sepultura. Original comme un morceau de Franck Zappa. Rempli d'anecdotes aussi croustillantes qu'un solo d'harmonica de Dylan. Esthétique comme une pochette des White Stripes.
Les mordus de rock seront certainement comblés par ce bouquin original qui retrace l'histoire du rock du XXème siècle à ce début de XXIème siècle. Les autres qui, comme moi, sont amateurs de ce courant musical sans pour autant en faire une religion risquent d'être un peu paumés dans tout ce flot d'informations, d'anecdotes, de dessins inégaux ... et devraient avoir besoin de faire plusieurs pauses pour arriver au bout de ce bouquin, au demeurant sympa et qui part d'une bonne idée.
Je ne dois pas avoir une culture rock: c'est le constat que je fais en ayant lu ce livre qui retrace l'histoire de ce courant musical à travers des anecdotes. Je n'ai pas vécu les années 50 et 60 mais même après, je ne suis pas parvenu à me raccrocher.
J'aime pourtant beaucoup la musique. Je suis né avec une radio qui passait tous les airs, toutes les chansons. Je regardais systématiquement toutes les émissions musicales ainsi que MTV et MCM, ainsi que l'ensemble des vidéos clips. Je possède pas moins de 360 albums CD de divers genres.
Or, la moitié des références indiquées dans cette bd me sont totalement inconnues. J'ai l'impression d'être un OVNI ou d'être passé à côté de quelque chose. Ce ne sont pas mes références, ce ne sont pas les années musicales que j'ai vécues. Pourtant, cela s'arrête chronologiquement à 2007. J'avoue ne pas comprendre.
Comme il existe deux formes de bd, il existe une musique rock et une musique pop cataloguée commerciale et honnie par les puristes. J'ai pourtant acheté l'album One des Beatles pour découvrir le plus grand groupe rock du monde et pour ne pas mourir bête. Cela fait vieillot quand j'écoute et je n'ai pas plus d'émotion que cela. J'ai assisté également à un concert de Michael Jackson de son vivant: la fameuse tournée Bad. Je le considère comme le plus grand chanteur du monde. Pitié, qu'on ne m'oblige pas à écouter du Elvis !
Bref, je ne me suis pas retrouvé dans ce petit livre du rock. Pas un mot d'ailleurs sur le Groupe Indochine. On préfère le chanteur Katerine comme icone du rock français ! Tss, n'importe quoi !
Après et pour finir, cette bd a le mérite de décrire le rock même si c'est subjectif. Je ne discute pas sur le reste.
A tous les FaNs De Rock.. ne pas s'abstenir de ce monument incontournable!!!!
Intégration neuronale immédiate des détails croustillants de tous les années ratées avant ma naissance et reclassement de particules élémentaires de rock éparpillées dans ma mémoire...
effet garanti