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ur les toits d’Antès, Hel joue une fois encore les monte-en-l’air pour dérober une étrange relique plongée dans le formol. Mais la créature à double face était également convoitée par un riche collectionneur qui fait une offre aux commanditaires de la voleuse, des artistes plus qu’avant-gardistes. A l’occasion d’un vernissage, la personnalité du puissant mécène et une phrase qu’il glisse à l’oreille de la jeune femme suffisent à piquer sa curiosité. L’experte en haut vol voit dans ce message l’opportunité d’en apprendre plus à propos de ses origines et d’une particularité physique pour le moins singulière dont elle est frappée.
Patience et longueur de temps… Début 2002, page 32, les lecteurs du numéro de février-mars de Pavillon rouge (regretté magazine de la maison Delcourt) découvrent une silhouette de femme et deux planches au dynamisme flagrant et aux couleurs inhabituelles qui accrochent le regard. L’élogieux commentaire qui accompagne le travail d’Anne Renaud, retenu dans le cadre d’un concours de jeunes auteurs, invite à griffonner son nom dans une marge de carnet : reste à transformer l’essai en « une future belle série d’albums ». Rentrée 2006, l’amateur à la mémoire d’éléphant et au petit carnet croise à nouveau l’intrigante de noir vêtue dans sa librairie, sur un marque-page qui annonce la sortie de Hel le 27 septembre suivant. Pourtant, il faudra attendre près d’un an encore pour découvrir L’éveil de la bête.
L’attente est-elle récompensée ? Inutile de jouer le faux suspense : sans aucun doute. Il y a dans ce premier album suffisamment de caractère et de maîtrise pour en être convaincu. Le style graphique brièvement entrevu des mois auparavant est confirmé sur la totalité de l’album. Les décors d’abord, aux allures monumentales, et notamment les bâtiments sont particulièrement réussis, qu’ils relèvent d’un style ancien ou résolument moderne. Des coursives du nid d’aigles urbain du mécène-collectionneur aux salles d’exposition immaculées en passant par un bloc opératoire plus habitué à la médecine légale qu’urgentiste, tous participent à créer une ambiance indéniablement réussie.
Baignés dans des teintes froides qui donnent un cachet supplémentaire à l’ensemble, ces havres aux volumes étonnants, immergés dans la cité, sont le refuge de personnages qui appartiennent à un microcosme qui rend inévitable leur confrontation. Un monde de silence, d’espaces immenses, propice à amplifier l’impact des scènes d’action. Et là encore, la réussite est au rendez-vous. Le long affrontement (une dizaine de pages de bruit et de fureur !) de la moitié de l’album est un moment de bravoure qui pousse à être vu et revu à plusieurs reprises pour en apprécier le découpage et le rythme (que ceux qui n’ont jamais usé de la touche rewind pour revoir certaines scènes d’"actioners" bien construits et montés me jettent la première pierre). Dans cette ouverture, les coups portent, la violence n’est pas édulcorée, les chairs sont meurtries.
Hel a la carrure des héroïnes modernes qui s’épanouissent le plus souvent dans l’univers des comics : indépendante pour ne pas dire inaccessible, sculpturale sans être artificielle, déterminée et forte, ce qui n’exclut pas les failles. A l’instar de certains de ces congénères nés outre-Atlantique aux facultés hors du commun, elle est hantée par le don qu’elle possède et qui s’accompagne de stigmates. Confirmation est donnée qu’un don n’est jamais aussi convaincant que lorsqu’il a des allures de malédiction.
Ces atouts devraient suffire à étouffer dans l’œuf certaines réserves. La nudité et l’écrin de cuir dans lesquels évoluent le plus souvent la brune détonante aux tatouages tribaux ? Le fait qu’il s’agisse des choix d’une femme affaiblit les attaques de ceux qui crient aux loups des facilités de l’imagerie sexiste. Le numéro d’équilibriste de certains dialogues des deux artistes sculpteurs de chair, à deux doigts du verbiage façon Maurice G Dantec des petits jours ? Ces échanges exigeants sont finalement autant de respirations (paradoxal lorsqu’on retient son souffle pour être certain de ne pas perdre le fil) entre des scènes coup de poing, et participent aussi à installer un climat et à définir ces personnages atypiques. Ils ne seront jamais sympathiques, mais en tant qu’uniques alliés de Hel à l’origine, cela renforce l'isolement de la jeune solitaire. Le pseudo-classicisme du point de départ basé sur une quête d’identité sur fond d’énigmes aux accents mythologiques et de locutions latines ? Il n’y a que lorsque la soupe est mauvaise et qu’elle est dépourvue de toute touche personnelle qu’on blâme le cuisinier d’utiliser de vieux pots. En fin de compte, des réserves toutes relatives qui ne suffisent pas à faire de l’ombre à ce coup d’essai tout à fait enthousiasmant.
A l’heure de refermer ce premier volet à l’architecture qui exhale la minutie et l’envie de perfection, une seule certitude pour le lecteur : il va troquer son carnet pense-bête contre un agenda, prêt à y porter un futur rendez-vous avec son libraire pour la sortie de tome 2 : "See you for Hel".
Très bonne BD que j'ai découvert tartivement et qui mérite d'être lue à la tombée de la nuit. Les couleurs sont très bien rendues dans un climat "d'enfer" et un décor gothique qui est particulièrement bien dessiné. La série est suspendue !!, ce qui est bien dommage, car l'histoire tient la route. On espère que la dessinatrice et le scénariste arriveront à convaincre l'éditeur Delcourt ou un autre éditeur de sortir la suite et la fin de cette série. Une version intégrale pourrait faire l'affaire. Bon courage aux auteurs. Eric
Très bonne histoire.
Les dessins sont bons.
Le background futuriste est prometteur.
Le scénario tient la route avec une bonne dose d'action et de mystère.
Le seul défaut est que cette série ne comporte qu'un seul tome...
Cette série commence difficilement, on rentre dans l’histoire comme on défonce une porte, on n’est perdu au départ (ce qui n’est pas mauvais en théorie mais là j’ai eu du mal à rentrer dedans) les scènes ce suivent sans logique jusqu’à un fil conducteur qui se met en place…timidement.
Un point fort sur la scène du combat entre Hel et le minotaure, mais qui encore une fois est amenée sans logique apparente.
Malgré tout cette série a du potentiel grâce à son héroïne mystérieuse et stylisée et également son cadre : un style urbain bien prononcé.
Affaire à suivre avec le prochain tome…
Quel dessin ! Une réussite graphique ! Le découpage de certaines scènes est magnifique et l'atmosphère générale de l'album est envoutante malgré une histoire qui peine un peu à décoller. Ceci dit, cet éveil de la bête est une très bonne lecture ! Vivement le tome 2 !
Envoutante voilà comment je qualifierai cette BD.
Le scénario lève à peine quelques voiles mais persistent quelques incohérences.
Dessins très réussis;
L'ensemble a une forte cohérence mais il y manque un je ne sais quoi.
Attendons le tome 2 pour juger.
Il est des albums qui appellent les superlatifs. Hel est de celles-ci !
Cette BD est une pure merveille : une maîtrise et une efficacité incroyable du dessin au service d’un scénario époustouflant qui innove sur un thème pourtant classique.
Une dynamique rarement vue qui vous captive de la 1ère à la dernière case : la séquence du combat entre Hel et le Minotaure est, à elle seule, un petit bijou de décors, de cadrages et de plans tous plus cinématographiques les uns que les autres.
La suite est donc attendue avec impatience car Anne Renaud et Yannick Beaupuis ont mis la barre très, très mais vraiment très haut…
LES PLUS: Un scénario original. Un personnage principal qui passe très bien - une sorte de catwoman, mystérieuse, attachante et sexy. Un minotaure dont l'affrontement avec Hel est deux digne d'un blockbuster américain. Une ambiance pesante à souhait dans une ville type Gotham City.
LES MOINS: certains personnages un peu moins crédibles tels les deux jumeaux qui ressemblent plus à des extra-terrestres qu'autre chose.
CONCLUSION: réussi
Quelques élement interessants pour un début. Mais rien qui ne permette de se distinguer du flot de bd actuel. Le dessin est à peu prés satisfaisant, pas fantastique non plus, le scenar assez moyen aussi.. Le deuxiéme tome sera surement un element decisif dans le jugement de cette serie.............
Je ne vais pas être très original, mais effectivement, cette BD est vraiment très bonne, que ce soit d'un point de vue graphique ou scénaristique : tout cela nous met l'eau à la bouche, vivement la suite !!
Sinon, l'astuce du jour : une BD à lire avec un dico pas loin : par moments, on est à la limite de l'érudition linguitisque !
Un deuxième ost uniquement pour le faire remonter car cette BD est la plus extrtaordianire tant par le graphisme que par le scénario depuis belle lurette donc BIS !!!!
Très très bonne bd , superbe dessins, bonne mise en couleur, scénario haletant
Excellent !!!! J'ai vraiment pris plaisir a lire cette histoire le graphisme est aussi fabuleux !!!! Vivement le tome 2.
Un vrai bijoux... l'histoire est bien faite, il n'y a pas de blanc, tout ce qui se passe sert à l'histoire, et à la fin on ne peut qu'attendre avec impatience la suite. Très cinématographique, le dessin somptueux sert une histoire riche et très expressive : les cases sont superbements bien découpés et les détails foisonnent, même insignifiant, mais qui apporte énormément à cette B.D ! Bravo !
Le dessin est précis, le scénario bourré d'action.
On plonge dans l'histoire et la remontée vers la surface est difficile, tellement on a envoie de continuer
Un excellent tome d'introduction !
Le scénario est à la hauteur du dessin, c'est à dire vertigineux.
Un 1er album époustouflant, vivement le tome 2.