D
ébut des années 50. Un espion français est sur les traces d’un ex-nazi, réfugié en Amérique du Sud, qui aurait fait main basse sur une fabuleuse collection d’œuvres d’art. Mission délicate car le MI6 et la CIA sont aussi sur le coup, et le budget est plutôt fantomatique. Qu’importe, Rémi est le roi du système D et n’est pas le dernier à faire le coup de poing face aux truands de la pire espèce. Il vaut mieux, d’ailleurs car Kurt Milo, reconverti en coiffeur suisse au Costa Negra, va lui donner du fil à retordre…
Raconter une histoire d’espionnage avec un ton burlesque : l’exercice n’a rien d’évident, mais quand il est réussi comme dans ce premier tome prometteur, il procure un bonheur jubilatoire ! A l’instar des remarquables Miss Pas Touche et L’idole dans la Bombe parus récemment, Les Parques joue donc sur les deux tableaux sans qu’on puisse décider la prééminence du parodique ou du narratif.
Humour subtil (le barbouze caché au milieu de l’orchestre, jouant des maracas) ou plus brutal (un extraordinaire interrogatoire de l’assistante tout en conduisant), Hugues Micol fait preuve d’un sens du rythme assez spécial. Tandis que son intrigue plutôt complexe progresse parfois avec difficulté, il passe du coq-à-l’âne et abandonne les explications au profit d’une scène improbable. On n’y comprend pas toujours tout, un combat homérique contre une plante carnivore géante vaut bien quelques petites approximations. Le dessin, plutôt réaliste et moderne, est lisible à défaut d’être ébouriffant, et correspond bien au style délirant de l’histoire.
Les Parques ? Trois divinités antiques qui tissaient des toiles représentant le destin des hommes. Rien dans ce premier tome n’indique la raison de ce titre étrange. Une énième facétie de l’auteur peut-être, juste pour obliger le lecteur à vérifier dans la suite…
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