Robinson Crusoé (Gaultier) 1. Volume 1

H é non, Robinson Crusoé n’a pas toujours vécu sur une île ! L’homme est un jeune aristocrate anglais en froid avec sa famille lorsqu’il décide de tenter l’aventure. En 1651, bien peu de perspectives s’offrent aux garçons de bonne famille en mal de sensation, il s’embarque donc à bord d’un navire, à destination de Londres pour commencer, mais s’avère dès la première houle un bien piètre marin. Rapidement, les équipages auxquels il sera confronté, le rendront responsable de tous leurs malheurs.

Comme beaucoup de grands classiques, Robinson Crusoé est une œuvre qu’on a l’impression de connaître par cœur ; c’est en fait rarement le cas. L’image perçue des grands romans est souvent celle offerte par le cinéma mais ici Christophe Gaultier en propose une adaptation très personnelle. La bande dessinée lui permet de détailler certaines scènes de son choix, mais forcément d’en oublier d’autres, ou encore d’explorer des facettes de l’histoire qui auraient pu être écartées par ailleurs, comme le début de la vie de Crusoé. Ce premier tome en témoigne, entièrement consacré à l’époque « avant naufrage », épisode romanesque dont se délecte Gaultier qu’on devine passionné de récit d’aventures.

Bien que ce livre soit indiscutablement une adaptation, il peut tout à fait être lu comme une BD classique, et au vu du premier tome, il y a suffisamment de contenu original dans le scénario de Christophe Gaultier pour que ce soit possible. Son trait nerveux, déjà bien mis en place lors de ses collaborations avec Sylvain Ricard, se prête à merveille au récit d’aventure. On retrouve sa façon toute particulière de dessiner les contacts physiques des personnages avec leur entourage ou encore d’animer les scènes de combat.

En définitive, une excellente surprise que ce premier tome (3 sont prévus), qui s’inscrit naturellement dans la toute nouvelle collection Ex-libris de Delcourt. D’autres titres alléchants annoncés permettront certainement à ceux qui avaient fait l’impasse sur les romans de les découvrir et aux autres de s’y plonger à nouveau.