L
es Anglais et les Français, alliés sur le front allemand, le sont visiblement moins au Moyen-Orient. Bien que les accords de Sykes-Picot garantissent une répartition équitable des anciennes colonies de leur ennemi, la réalité sur le terrain est bien différente car les convoitises face au pétrole font voler en éclats les meilleures intentions. Dans cette guerre de l'ombre, Henri et Louise ont été capturés et détenus pour avoir prétendûment perpétré un attentat contre le quartier général anglais. Etienne et Imélovitch ont réussi à s'échapper et se demandent comment tirer d'affaire l'aîné des Cazenac et sa femme.
La Mort du Tigre conclut ce cycle en deux albums contre trois pour les précédents. Cela traduit-il une volonté de Pierre Boisserie d'en finir au plus vite pour clore cette série ? Peut-être, et cela s'en ressent à la lecture de ce huitième tome. Il est principalement centré sur le personnage d'Etienne à la différence du précédent qui s'attardait sur l'aspect historique et la rivalité entre les Français et les Anglais au Moyen-Orient. L'auteur recentre son intrigue sur les chamans et le jeune Cazenac va devoir affronter le Tigre pour posséder la troisième croix et s'offrir ainsi la possibilité de découvrir quel mystère elles cachent. Ce duel, prévisible, manque de panache, de consistance et contrairement à son combat face à Wolf, Etienne s'en sort trop facilement. Cet album permet surtout à l'auteur de poser les bases du cycle de l'Aigle, ajoutant ici ou là de nouveaux éléments ou personnages dont on soupçonne qu'ils joueront un rôle important dans le récit à venir.
La Mort du Tigre, sous le trait minutieux d'Eric Stalner, est une invitation à se promener dans cette ville dépaysante du Caire. Les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud sont chaleureuses et chatoyantes. Pourtant, ce tome 8 laisse le lecteur sur sa faim avec une intrigue trop légère. Le dernier cycle sera certainement plus intéressant car le mystère des Croix sera enfin résolu.
Eric Stalner dessine toujours aussi bien et les intrigues de Pierre Boisserie sont toujours assez tordues pour nous entrainer dans son sillage, cette fois-ci en Egypte en version originale pas toujours sous-titré.
Notre héros poursuit son initiation et n'atteint toujours pas la quiétude, il devra donc affronter de nouvelles aventures que nous attendons avec impatiente.