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urant la révolution culturelle, un jeune homme tente de profiter de la vie, séchant les cours pour sortir s’amuser avec ses amis… Son autre occupation favorite ? Récupérer de vieilles clés devenues inutiles, et les transformer en passe-partout. Entre autres utilisations plus ou moins licites, il s’en sert régulièrement pour visiter divers appartements d’un immeuble proche de chez lui… Et fatalement, au cours d’une de ses promenades de petit délinquant, il fait connaissance avec une jeune fille qui le fascine immédiatement.
La BD chinoise devient le nouveau terrain de jeu des éditeurs français, qui trouvent dans l'Empire du Milieu un vivier gigantesque dans lequel puiser sans réserve. Et jusqu’ici, Xiao Pan, premier sur le marché, a fait une sélection honorable, et propose des livres d’une qualité générale plus que probante. Qu’en est-il donc de ce Wild Animals ?
L’auteur, jeune mais extrêmement prolifique, est présenté en début de volume comme un prodige du petit monde de la bande dessinée chinoise. Le graphisme, dépouillé et de qualité inégale, n’est pourtant pas véritablement renversant, mais dispose d'une identité reconnaissable qui permet de passer outre les nombreux petits défauts de dessin. Les attitudes nonchalantes des personnages principaux sont souvent bien trouvées, à défaut d’être techniquement irréprochables.
L’histoire, quant à elle, est inspirée d’un roman qui fut adapté en film ("Les jours éblouissants"), et bénéficie donc d’une trame préexistante. La construction est malgré tout relativement désordonnée, sans véritable suivi ou chronologie. On ne s’attache jamais vraiment aux personnages, dont les motivations ou les envies restent à la fois naïves et obscures. Et pour couronner le tout, cette chronique au quotidien d’un groupe de jeunes s’appuie sur une connaissance « a priori » du lecteur, concernant la période dans laquelle s'inscrivent leurs historiettes : les nombreuses subtilités de cette œuvre la destinent clairement à un public initié.
Un premier volume en demi-teinte, donc, graphiquement bancal et à la narration toute en zigzag… La suite et fin, dans le second tome, permettra au lecteur de se faire un avis plus tranchant.
Je me suis également ennuyé à la lecture de cette série qui promettait de faire toute la lumière sur les années correspondant à la révolution culturelle en Chine. Nous avons droit en réalité à l'histoire d'une bande de gamins débiles et violents qui fait très clichés.
C'est plutôt bien dessinée mais cela n'apporte pas grand chose au niveau du scénario plutôt bancal dans une société pourtant en pleine reconstruction. Une narration compliquée à souhait ne sera pas là pour faciliter les choses au niveau du plaisir de la lecture. Bref, je ne fais pas partie du public visé.