A
bord du Galaxy Express, Tetsurô Hoshino traverse l’espace accompagné de la mystérieuse Maetel. Son objectif est d’atteindre la planète où les corps robotisés sont gratuits afin d’en obtenir un et de venger ensuite sa mère, tuée sous ses yeux par l’infâme Comte Mécanique lors d’une chasse aux humains. Le voyage est très long et chaque escale permet au garçon de découvrir de nombreux lieux et d’en rencontrer les habitants. De « l’obscure ville sans nuit » où il est strictement défendu de sortir le soir, on passe à la planète où résonne la harpe d’une sorcière que nul n’a revue depuis deux siècles. La descente dans la ville des fleurs aussi belle que dangereuse puis la découverte de la nébuleuse Africa et de sa planète Kilimandjaro au bord de la révolte suivent l'histoire de Dailoose, le moine à la clochette dévastatrice.
Déjà 9 volumes et rien de bien neuf. Les étapes se suivent, leur régularité est quelque peu lassante et les éléments de l’intrigue susceptibles de tenir en haleine : qui est Maetel ? Que recherche-t-elle – restent au point mort. Tetsurô demeure le gamin ahuri du début et ne semble pas beaucoup changer ni dans sa décision de se faire robotiser ni dans ses réactions par rapport aux découvertes faites pendant son voyage. Même les quelques péripéties qui surviennent ont un goût fade et plat. Galaxy Express 999 paraît donc d’un ennui mortel.
Pourtant derrière ces redondances scénaristiques, Leiji Matsumoto (Albator, L’anneau des Niebelungen) tient un discours intéressant sur la condition humaine. Au fil des escales du train, le mangaka brosse l’humanité sous ses pires aspects sans pour autant oublier les meilleurs. Orgueil, égoïsme, absurdité, courage, volonté sont au programme de ce volume 9, hélas, encore une fois, ils sont traités superficiellement et rapidement ce qui atténue leur côté pamphlétaire.
Le dessin commence à dater mais on prend plaisir à remarquer la maîtrise du trait et celle du noir et blanc. En revanche, les personnages de Matsumoto n’évoluent pas d’une série à l’autre. Tetsurô reprend le modèle du petit gars rond et laid à l’air ahuri. Maetel n’est autre que l’une de ces nombreuses femmes longilignes aux cheveux flottants et au visage atemporel ressemblant tellement à Queen Emeraldas (du manga éponyme) ou aux Sylvidres (Albator). Le seul qui sorte un peu du lot est le contrôleur aux yeux brillants toujours engoncé dans son uniforme.
Galaxy Express 999 est finalement un guide intergalactique et possède les défauts et qualités du genre : longuet et peu palpitant mais permettant de découvrir quelques planètes. Dommage que les haltes soient si courtes ! Le voyageur ne peut pas profiter de son séjour.
Poster un avis sur cet album