L
ouis, petit bout'chou haut comme trois pommes, accompagne malgré lui son père sur les pistes de ski. Bien vite abandonné à son sort au plus haut du domaine skiable, il va tenter de rejoindre la station tout en observant les phénomènes étranges qui s'y produisent. La survie ne va pas être aisée.
Enfant, M. Hulot se prénommait Louis et son père, qui l'emmenait au ski, s'appelait Guy et était dessinateur de bande dessinée. C'est donc tout naturellement qu'il mit en image les péripéties du petit Louis dévalant les pentes neigeuses. C'est a minima ce que l'on pourrait conclure tant la mise en scène de l'auteur est similaire à celle de Jacques Tati. Guy Delisle est incontestablement influencé par l'œuvre du cinéaste. Déjà L'Inspecteur Moroni, grand escogriffe maladroit et naïf, avait un air de M. Hulot. C'est encore plus flagrant avec Louis au ski. L'absence de texte est sans doute un facteur supplémentaire à cette assimilation mais c'est le statut d'observateur du monde qui l'entoure qui fait de Louis un M. Hulot plus vrai que nature.
Si les jets d'eau du beau frère laissaient perplexe le grand échalas, les télésièges et les files d'attentes ne font pas moins d'effet à Louis. Tout passe dans le regard, dans l'attitude. L'absence de parole n'est en rien préjudiciable à la compréhension tant Guy Delisle arrive à faire passer les sentiments avec ce gaufrier presque cinématographique (seulement 20 images), même si la lecture ne se fait pas en 1 seconde. Technique, déjà éprouvée avec Aline et les autres et Albert et les autres, qui a fait ses preuves au profit du dynamisme de l'image, proche de l'animation. Tati n'aurait pas renié cette suite de cases calibrées au millimètre, sans surprise mais propice à toute sorte d'aventures imaginaires ou ordinaires.
Louis au ski est une petite douceur d'hiver qui s'avale comme se dévalent les pentes neigeuses, sans trop réfléchir et avec plaisir.
Un plagiat de trondheim ?
Surtout dans une collection qu'il dirige.
Manque d'inovation.