V
ingt-trois historiettes. Vingt-trois rêves éveillés. Vingt-trois promenades fantasmagoriques.
La fiancée du Tonnerre, l’adolescente qui attrape l’annonciateur du printemps, les chats évanescents de la ruelle, la jeune fille enceinte du bambou, le garçon ami d’une mouche, les sauveteurs des enfants-étoiles, le jeune homme tisseur de soie sont parmi les hôtes au cœur pur d’Hanashippanashi.
Avez-vous jamais rêvé d’un livre unique et précieux ? Sakka nous propose ce « Patati Patata ». Onirisme, singularité, fugacité y composent une musique émouvante, authentique qui appelle le lecteur et lui ouvre les portes du Mystère. La magie de la nature, sa beauté, sa symbiose avec l’humain est au cœur du récit. Le livre invite à pénétrer au centre de la grotte dissimulée par de hautes herbes folles, à retrouver l’essence de la vie, à écouter battre le cœur de la Terre, à soulever un peu le voile du jardin secret d’où naît toute chose.
A travers ce manga, Daisuké Igarashi nous offre une sublime plongée dans les songes, le merveilleux et la béatitude de celui qui s’ouvre à ce qui l’entoure. Son bijou n’est pas sans rappeler la subtilité de Mon voisin Totoro ou certains passages de Nausicaä de Hayao Miyazaki. Sa poésie entraîne, révèle, évoque, apaise, jusque dans le dessin. C’est un détail qui attire l’œil, un papillon, un grelot, l’impression éphémère de voir les branches d’un arbre se mouvoir, d’entendre striduler les cigales. Car le graphisme s’attache aux infimes parcelles que l’œil oublie souvent. Il inverse la vision quelquefois et c’est ainsi que nous voyons soudain l’envers d’un décor, comme un passage clouté vu de dessous, ou une nature transfigurée.
Immergeons-nous avec délectation dans ce magnifique manga d'auteur.
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