1680. Le ministre Louvois crée la Chambre Secrète, un service clandestin réunissant les meilleurs agents spéciaux du royaume. Parmi eux, Marie, une jeune femme experte au maniement des armes et en combat rapproché, sort du lot. Son nom de code est Belladone.
Tandis que cette dernière accomplit une mission secrète en province, au service du ministre Louvois, le mousquetaire Maxime s'entraîne pour prendre sa revanche contre celui qui a attenté, par deux fois, à la vie du Roi. Mais il ignore que l'assassin italien et son maître remontent la piste de Marie. Usant des plus ignobles chantages, semant la peur et la mort, ils feront tout pour la recruter dans leurs rangs, et faire payer ceux qui les ont fait échouer.
Une femme mousquetaire ? Du close-combat au temps de Louis XIV ? Flairant le déjà-vu commercial, certains lecteurs pourraient être rebutés par ces entorses au genre de cape et d’épée. Il est vrai que le cinéma s'était déjà essayé à introduire les arts martiaux (The Musketeer de Peter Hyams) ou une mousquetaire au féminin (La Fille de D’Artagnan de Bertrand Tavernier) dans le l'oeuvre d'Alexandre Dumas: le mélange était alors loin d'avoir pris.
Contrairement à ces films, la série Belladone est arrivée à mêler adroitement ces éléments modernes avec un certain souffle épique tel que l’on peut le retrouver dans le monde de cape et d'épée: amour, aventure, trahison, honneur, duels, cavalcades restent au rendez-vous et donnent ainsi un cachet d'authenticité à l'histoire. Fortement centrée sur l’action lors du premier tome, la série prend même du relief avec Maxime, notamment grâce aux interrogations personnelles de l’héroïne. De plus, cerise sur le gâteau, les subtiles références au roman d’Alexandre Dumas ainsi qu’à la pièce d’Edmond Rostand n'échapperont pas aux mordus du genre.
Servi par les couleurs chaudes de Patrick Noël, le dessin d'Alary nous plonge dans la ville de Paris sous Louis XIV. A la manière de vieux films français de cape et d’épée, l’environnement est chaud, agréable, sympathique quoique violent. A des miles donc du coupe-gorge crasseux qu’était vraisemblablement le Paris véritable au 17è siècle. Comme dans toute oeuvre du genre, on pardonnera aisément un procédé historiquement incorrect mais qui crée l'ambiance idéale pour la voie qu'ont choisi les auteurs.
Alary et Ange nous offrent donc une aventure de cape et d’épée pur-jus. On est loin d'un histoire digne de l'adaptation de Richard Lester, mais néanmoins, tout y est afin de plaire aux amateurs du genre (ou aux nostalgiques de Jean Marais), avec en bonus quelques nouveautés qui assureront l’originalité du récit.
Alors que le tome 1 était fluide et alerte, le tome 2 prend un tour inutilement complexe avec un complot qui mêlent de nouveaux personnages.
Les auteurs semblent s'embrouiller dans un scénario, qui parfois fait décrocher le lecteur. Les pages consacrées à la trahison du Chevalier de Fixeure tombent comme un cheveu sur la soupe, et n'ajoutent en rien à l'histoire, au contraire cela la complexifie inutilement.
Ce deuxième tome s'ancre dans la révolte qui gronde dans les provinces contre le pouvoir royal, à travers la mission de Marie auprès d'un certain Vicomte, mission dont la finalité m'échappe encore.
Par contre, je suis toujours aussi séduit par les scènes de combats illustrées par Alary.
Ce tome est très bon même s'il faiblit d'intensité. Marie est bien le super agent du Roi, mais bientôt accusée à tort d'en vouloir à sa vie. Le prochain volume risque de ne pas être de tout repos pour notre héroïne