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entré dans les ordres après avoir accidentellement tué un petit garçon, le père Gabriel, ancien garde du corps du président des Etats-Unis, poursuit sa quête de vérité en compagnie de Sarah Cohen. Ils cherchent à faire toute la lumière sur la découverte par son défunt mari, Simon Cohen, du tombeau de l’apôtre Jacques Le Mineur à Jérusalem. Sa découverte pourrait remettre en cause les fondements mêmes de la religion chrétienne. L’Opus Dei, organisation la plus conservatrice de L’Eglise, veille à ce que cela n’arrive jamais. Tous cherchent donc la lance de Longinus, l'arme qui aurait transpercé le flanc du Christ sur le Golgotha, afin de la détruire pour les uns, et pour analyser l’ADN du christ pour les autres.
L’Archange clôt enfin ce triptyque. Enfin, parce que chacun était impatient de voir comment Hervé Richez allait conclure son récit. Comment allait-t-il se démarquer des autres séries ayant traité ce sujet (Triangle Secret, Troisième Testament…) ou encore du célèbre Da Vinci Code ? Tous ont en commun des informations longtemps tenues secrètes concernant le Christ, qu'il s'agisse de recherches pour les uns, ou d'hypothèses farfelues pour les autres. L’une des originalités du Messager réside dans la personnalité du père Gabriel et de son passé.
Pourtant ce troisième tome déçoit. Tout d’abord parce qu’au final, l’auteur a sous-utilisé son personnage principal, en le réduisant à un homme trop torturé par son lourd passé mais qui, pris dans l'action, se dévoile finalement bien peu. La fin de l'album, non dénuée d'une portée morale, lui offrira cependant un peu de pronfondeur et lui évite d’être uniquement cantonné dans le rôle de garde du corps de la jeune femme.
En outre, ce troisième tome a très souvent recours à l'exposé de faits historiques, bien plus nombreux que dans les deux tomes précédents. Ces informations auraient peut-être gagnées à être mieux réparties sur l'ensemble de la série, cela aurait évité l’écueil d’un récit qui apparaît trop didactique par moment. De plus, les flash-back prenant pour cadre la deuxième guerre mondiale réduisent le personnage du Général Patton à un homme obnubilé par l’ésotérisme (tout comme Adolf Hitler) qui fait d'un artefact, la lance, une clé de la guerre et du pouvoir.
Enfin la recherche du soldat Mac Kenzie par Gabriel et Sarah traîne en longueur. En effet, chaque nouvel indice qui s’offre à eux n’est qu’une invitation à poursuivre leur périple, transformant l'histoire en road-movie . Même si elle leur offre l'occasion de mieux se connaître, cette quête se révèle malheureusement lassante.
Au dessin, Mig est très à l’aise et, chose logique au bout de trois albums, maîtrise beaucoup mieux ses personnages, cela lui permet plus de finesse dans l’expression de leurs émotions. Ces dernières pourraient par ailleurs se passer des traits entourant les visages, à la manière de certains mangas, elles n’en seraient que plus expressives. La mise en couleurs est simple et efficace. On regrettera que la dernière planche soit imprimée sur la page de garde ne bénéficiant pas du papier adéquat.
Dans la continuité du deuxième assez moyen, L’Archange nous laisse un peu sur notre faim, la faute sans doute à d’un début de série très prometteur. L’annonce d’un nouveau cycle est-elle une bonne nouvelle ? Oui, si les auteurs arrivent à nous captiver à nouveau comme ils l’ont fait avec La Sainte Lance.
Voila une bonne fin de premier cycle. Le scénario est bien construit et j'apprécie les personnages. La fin est bien amenée et le résultat de l'analyse de la lance de Longinus et l'annonce du résultat au dignitaire du Vatican est bonne. Le dessin est agréable. Une très bonne série!